Le mug

Où l'on découvre que les écrivains sont des gens comme les autres !

© Editions Plon

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Jean-Loup Chiflet publie un bel objet littéraire qui nous propose de découvrir les détails intimes, croustillants et émouvants de la vie de certains grands écrivains : caractéristiques physiques, animaux de compagnie, lieux de résidence, vie sexuelle, secrets de famille, tics, obsessions, phobies etc...

Son livre, Le magasin pittoresque de la littérature française 
est paru aux éditions Plon.

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On y apprend, entre autres choses, que le chien d'Émile Zola s'appelait Hector et le chat de Perec Delo, que Maupassant mourut fou à 43 ans, que Colette utilisait des vélins bleu lavande, que Jean-Claude Carrière ne pouvait pas écrire sans son crâne mexicain fétiche, que Montaigne souffrait de calculs rénaux, que Cocteau était opiomane, et qu'il y a en France 2 370 rues ou avenues Victor Hugo et seulement 330 rues Gustave Flaubert.

Cet ouvrage aurait très bien pu s’appeler Les Miscellanées de la Littérature française, mais l'auteur lui a préféré un titre emprunté à un magazine encyclopédique très en vogue au XIXe siècle, le Magasin pittoresque.

 


Un pêle-mêle littéraire

"Le fil conducteur, c'est très simple, il n'y en a pas, souligne Jean-Loup Chiflet. C'est un mélange d'informations, d'anecdotes, de clins d'oeil, de choses amusantes, croustillantes, même s'il ne faut quand même pas s'attendre à des révélations à caractère sexuel."

On y trouve des informations littéraires, humoristiques, mais aussi médicales, touristiques,... liées aux grands noms de la littérature. On apprend comment les écrivains écrivaient, leurs manies, leurs tics, leurs techniques, avec entre autres tout un passage sur Simenon et ses habitudes. On découvre comment il choisissait ses personnages : il épluchait l'annuaire et il lisait tout haut 300 noms pour en choisir un. Il choisissait les lieux d'actions sur un plan de la ville.

Jean-Loup Chiflet nous livre aussi quelques scoops intéressants : Victor Hugo, par exemple, en 1846, met en garde les pairs de France sur les falaises qui s'écroulent en Baie de Somme ; ou le contrat de Flaubert pour Madame Bovary.

Il évoque les débuts de carrière difficiles de certains grands auteurs : Honoré de Balzac, Gide, Samuel Beckett et ses 125 exemplaires d'En attendant Godot, Vian et L'Ecume des Jours, ...

Il a aussi cherché à savoir pourquoi ils écrivaient. Certains écrivaient pour être riches et connus, d'autres pour le plaisir, d'autres pour être aimés, Blaise Cendrars : "Parce que", Georges Bernanos "J'écris pour me justifier aux yeux de l'enfant que je fus". On découvre aussi à quel âge l'écriture est venue à eux, comment et où ils écrivaient. 
 


"Ma spécialité, c'est la culture en s'amusant" 

Ce livre est une forme de déclaration d'amour à tous ces auteurs, mais c'est en quelque sorte aussi une façon de les désacraliser.

"Ils sont désacralisés quand on voit par exemple la fin terrible de Maupassant : il a la syphilis et il devient fou. Beaucoup se sont suicidés. Je parle aussi des maladies. Nerval était fou et se promenait avec un homard vivant dans les rues de Paris. Artaud, tout le monde sait qu'il était fou. Je parle un peu de la Clinique du Docteur Blanche, où tous ces écrivains ont terminé. Il y a aussi une désacralisation évidente et amusante dans le chapitre 'Boire ou écrire, il faut choisir', où l'on voit que certains auteurs ont complètement déraillé."

Il y a aussi certains passages très émouvants, comme la lettre de Camus, lorsqu'il a reçu le Prix Nobel en 1957, à son instituteur, et la réponse de celui-ci, qui sont magnifiques. 

Bref, Jean-Loup Chiflet a voulu démontrer, d'une façon assez gaie, que les écrivains sont des gens comme les autres !

Ecoutez-le ici, il était l'invité du Mug
 

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