Tendances Première

Orienter l’offre touristique belge vers le durable

© Wallonie Belgique Tourisme

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La crise sanitaire que traverse le secteur touristique en Belgique amène à repenser l’offre touristique. Beaucoup réfléchissent de plus en plus à proposer un tourisme inscrit dans la protection de l’environnement, un tourisme à impact positif en respectant certains critères comme la réduction de la consommation d’eau et d’énergie, l’utilisation d’énergies renouvelables et d’eau de pluie, la prévention et le tri des déchets, l’alimentation et la mobilité durables, l’entretien écologique et la préservation de la biodiversité.

Le point avec Pierre Coenegrachts, directeur général adjoint de Wallonie Belgique Tourisme, et Patrick Bontinck, CEO de Visit. Brussels.

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Le secteur touristique a énormément souffert ces derniers mois, à cause de la crise, et cela reste encore très difficile, quand on sait que 80% du tourisme à Bruxelles est composé habituellement d’étrangers.

On observe heureusement un sursaut exceptionnel depuis les vacances de Pâques, avec une recrudescence des Belges dans les musées et les attractions touristiques, explique Patrick Bontinck, CEO de Visit. Brussels, qui leur tire un grand coup de chapeau !

 

Bruxelles boudée par les Belges ?

"C’est vrai qu’il y a toujours une espèce de désamour par rapport à la capitale, mais on voit un changement dans les fréquentations, en particulier en ce début d’avril : les Belges ont envie de redécouvrir Bruxelles, qui a beaucoup à offrir. L’offre s’est développée ces dernières années. On attire de nouveau un marché de plus en plus local et tant mieux pour le futur !"

Il faut convaincre les Bruxellois et les Belges que Bruxelles a fortement changé ces dernières années. En 10 ans, elle est devenue la ville la plus cosmopolite d’Europe, la deuxième au monde, avec plus de 180 nationalités et un foisonnement culturel qu’on ne retrouve nulle part ailleurs en Europe. C’est reconnu internationalement, mais malheureusement pas au niveau belge, observe Patrick Bontinck.
 

Bruxelles et les activités de plein air

Le problème de base de Bruxelles, au moment des premières normes Covid, était de proposer des possibilités de 'mise au vert'. Il y a au départ beaucoup de possibilités à Bruxelles, qui a la chance d’être entourée par la forêt, explique Patrick Bontinck : promenades, balades à vélo, découvertes des quartiers très divers de la ville…

On observe aussi l’émergence du tourisme à vélo, comme dans l’ensemble des grandes villes. Les équipements bruxellois le favorisent : pistes cyclables, parcours de la promenade verte autour de Bruxelles, itinéraires cyclistes de la forêt de Soignes… C’est vraiment une manière de redécouvrir sa ville, ou de venir découvrir la capitale d’une manière complètement différente.

"Bruxelles, c’est 160 quartiers différents, c’est 160 ambiances différentes. Une manière de les découvrir rapidement, c’est de prendre son vélo et d’aller dans Bruxelles." De multiples itinéraires fléchés sont proposés sur Visit. Brussels.

Avec le Covid, Bruxelles a aussi très rapidement décidé de développer le Brussels Health Safety Label, qui garantit la sécurité du visiteur dans les musées et attractions : mise en place des normes au niveau des jauges, de l’aération, de la désinfection, du nettoyage… Et c’est particulièrement important au niveau des opérateurs internationaux, des tour-opérateurs, des organisateurs de congrès, qui réservent pour 2022-2023.
 

Bruxelles plus durable

"Le grand enjeu du redéploiement touristique, c’est la sortie de la crise, avec un nouveau paradigme qui va se créer. Les grandes tendances s’affichent aussi dans un tourisme durable. On sait qu’on ne retrouvera pas les destinations lointaines avant 2024-2025. Donc, on va devoir travailler sur les pays limitrophes. Et là, Bruxelles a une carte à jouer, parce qu’elle est très centrale, facilement accessible en train", souligne Patrick Bontinck.

D’autant plus que l’offre de trains de nuit se développe. C’est le grand retour des trains de nuit, avec déjà Vienne, bientôt Prague et Malmö ! Cela va aussi changer la donne dans le type de tourisme que Bruxelles va pouvoir accueillir.

On sait que le consommateur veut une offre plus durable. Il veut un tourisme plus lent, avec plus de rencontres et des séjours plus longs. C’est une opportunité unique pour le tourisme de redéployer ce qu’il était à la base : la rencontre des gens et des cultures, pour vivre un moment différent.

Bruxelles plus durable, c’est : des lieux qui impactent de moins en moins l’environnement (hôtels durables, neutres en émissions carbone), consommer local, favoriser le circuit court, les produits respectueux de l’environnement, promouvoir nos spécificités auprès des étrangers.
 

Découvrir la Wallonie différemment

En Wallonie, le bilan touristique de cette première semaine de Pâques est bon, compte tenu des circonstances. Le taux d’occupation d’hébergement tourne autour de 82%, dans les gîtes, les meublés, les chambres d’hôtes, le tourisme rural et les quelques hôtels qui ont ouvert, explique Pierre Coenegrachts, directeur général adjoint de Wallonie Belgique Tourisme.

Avec la crise, il a fallu se réinventer en proposant un tourisme plus vert : activités de plein air, de reconnexion à la nature, circuits vélo et randonnées, aux thématiques variées, et applications mobiles pour les préparer. En évitant la grosse affluence aux mêmes moments, aux mêmes endroits, comme dans les Fagnes, et en veillant au respect des normes sanitaires.

"On a voulu appeler tous les Belges à redécouvrir la Wallonie, à travers des activités parfois insoupçonnées pour certains. Pour nous, il s’agit de capter une nouvelle clientèle qui d’habitude part à l’étranger et aujourd’hui, apprend à redécouvrir sa région avec des activités très variées."

Beaucoup de Bruxellois, d’expatriés à Bruxelles, de néerlandophones ont ainsi (re)découvert la Wallonie avec plaisir.
 

Clé Verte

Pour répondre à la demande de la population et des acteurs du tourisme pour plus de nature, Wallonie Belgique Tourisme a adhéré au programme Green Key/Clé Verte, un programme d’écolabel international, qui valorise les gestionnaires d’hébergements touristiques, de centres de conférence et d’attractions, pour des démarches en matière du respect de l’environnement.

Wallonie Belgique Tourisme veille aussi à sensibiliser ses partenaires à favoriser le circuit court, les produits locaux, l’énergie la plus renouvelable possible, une mobilité et une alimentation plus durables, la gestion attentive de l’eau, le tri des déchets…
 

Comment préparer la saison avec cette incertitude ?

La crise a rappelé l’importance du secteur du tourisme pour l’économie belge.

Pour la saison qui arrive, on sait qu’on va devoir mettre l’accent sur les pays limitrophes, sur la clientèle belge, sur une offre adaptée aux conditions sanitaires, explique Patrick Bontinck. C’est l’occasion pendant cette période de redécouvrir des régions moins lointaines, de reconsommer un tourisme plus local.

Il faut rassurer sur les normes qui seront d’application : réservation, distanciation, port du masque, pour redonner confiance dans le voyage et dans le secteur du tourisme, souligne Pierre Coenegrachts.


Retrouvez l’entretien complet avec Pierre Coenegrachts et Patrick Bontinck ici :

 

Tendances Première: Le Dossier

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