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"On essaye d’amortir le choc" : Christie Morreale (PS) détaille le paquet d'aides wallonnes pour contrer la crise énergétique

L'invitée de Matin Première: Christie Morreale, ministre wallonne de l'Emploi et de la Santé

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Christie Morreale, ministre wallonne de l’Emploi et de la Santé, était au micro de Thomas Gadisseux et de Marie Vancutsem ce mardi matin. L’occasion de parler crise énergétique et plus précisément les mesures d’aides mises en place par le gouvernement wallon pour aider les plus faibles revenus à la traverser.

Aide aux structures d’accueil (homes, handicap, santé mentale)

La ministre socialiste annonce tout d’abord des mesures d’aide pour les secteurs des maisons de repos, du handicap et de la santé mentale. " On essaye d’amortir le choc (de la crise énergétique, ndlr), comme on l’a fait dans le cadre du covid, avec des primes de 450 euros par personne qui sont dans les maisons de repos ". Une prime pour les structures qui devraient permettre une limitation sensible des augmentations de coûts pour les résidents.

" Notre responsabilité est d’aider les citoyens à travers le prisme des compétences de la région. Ici ce sont des institutions qui dépendent principalement de la région, c’est la raison pour laquelle on peut intervenir".

Crise alimentaire

Un certain nombre de Wallons étaient déjà en difficulté. Des allocataires sociaux qui venaient chercher des colis alimentaires. " Ici, on est face à des familles, avec des travailleurs qui vont parfois chercher des colis alimentaires parce qu’ils n’arrivent pas à nouer les deux bouts". La région wallonne va donc lancer un appel projet (comme cela avait été fait dans le cadre de la crise du covid et des réfugiés ukrainiens) pour " permettre aux citoyens d’aller dans des épiceries sociales et à toutes les structures d’avoir des colis en suffisance pour permettre aux citoyens de passer l’hiver en ne devant pas choisir entre pouvoir se soigner, s’alimenter ou vivre dans une situation de tension extrême comme celle d’aujourd’hui". Dix millions d’euros ont été débloqués par l’Elysette.

Une mobilité à moindres frais

Les coûts de transports aussi explosent. Trois mesures ont été prises. Tout d’abord concernant le TEC. Prendre le bus coûtera dorénavant un euro par mois pour les 18-25 ans et les plus de 65 ans. Une mesure qui était décidée pour 2023 mais qui a été avancée.

La Liégeoise précise également qu’il n’y aura pas d’indexation sur le prix du bus (cette mesure concerne, elle, tout le monde). " Nous absorbons, au niveau de la Wallonie, les augmentations dues à l’indexation " explique la ministre.

Titres-services et aide familiale

Autre décision entérinée, pour les travailleuses dans le secteur de l’aide familiale, celles qui travaillent aussi dans le secteur du handicap et les employées dans les titres-services. Des travailleuses, souvent précaires, qui ont besoin de leur véhicule. Des aides spéciales ont été décidées, de 300 à 450 euros. Une aide ponctuelle pour pouvoir faire face à la crise actuelle indépendamment de l’indexation des salaires. Une aide pour contrer le phénomène d’absentéisme dans ce secteur très dépendant du prix des carburants.

Ça ne pourra aller que dans la poche de la travailleuse

Des aides qui iront aux structures de titre-service ou d’aides familiales, seront discutées par les syndicats et les employeurs, structure par structure.

"Mais la condition c’est que cet argent ne pourra bénéficier qu’à la travailleuse pour la mobilité " insiste la ministre.

Budget wallon

Des aides pour contrer le mieux possible la crise énergétique actuelle. Mais la région wallonne aura-t-elle les reins assez solides pour pouvoir engager de telles sommes et de telles mesures (destinées vraisemblablement à être prolongées, de surcroît) ?

Christie Morreale de parler des 65.000 travailleurs APE (soit bossant dans l’aide aux personnes). " Une aide spéciale était prévue pour 2022 (aide dégagée dans le budget wallon), mais on a pris la mesure aussi pour 2023 ". Une somme de 95 millions d’euros pour le non-marchand public, donc. " Cela veut dire qu’on a dû faire un exercice inédit au niveau wallon " explique Christie Morreale. Soit, limiter, selon elle, les dépenses pas utiles. Des efforts concernant tout le monde. Les salaires des ministres ont ainsi été rabotés de 8%, les frais de fonctionnement ont diminué dans les cabinets, en partie aussi dans les administrations. Cela " pour éviter de toucher aux secteurs qui doivent pouvoir continuer à travailler et à évoluer ". Notamment dans la prise en charge de la précarité.

Un exercice budgétaire ardu à réaliser, selon l’aveu même de la ministre. Surtout après la crise sanitaire et les inondations de l’été 2021.

" On voit à quel point la Wallonie, et en général les gens, les entreprises, ont besoin de l’Etat comme filet social ". Mais " il faut que les entreprises privées contribuent aussi à ces mécanismes de solidarité " argue Christie Morreale (dans le cadre des futures crises climatiques et sanitaires, par exemple).

De l’extension du « tarif social »

La semaine dernière, la ville de Liège a annoncé étendre le tarif social à davantage de bénéficiaires. Notamment pour aider la classe moyenne inférieure.

D’autres communes wallonnes (Charleroi, La Louvière…) pourraient suivre le mouvement. Mais le tarif social vient du fédéral. Les régions, comme la Wallonie, peuvent y ajouter des mesures complémentaires. Des montants ont été dégagés, destinés aux CPAS des pouvoirs locaux (par le ministre Philippe Henry, souligne la ministre). Il faut donc, selon Christie Morreale, une harmonisation au niveau des CPAS.

"Notre objectif est de dire qu’il n’y a pas que les allocataires sociaux qui peuvent bénéficier du tarif social. Celui-ci est quand même de 50 à 75% de diminution sur le coût de l’énergie. Mais il faut harmoniser cela aux niveaux des CPAS. Afin de dire de manière plus précise dans quel cadre la Wallonie peut intervenir pour les classes moyennes inférieures ou les personnes qui seraient face à une augmentation très importante du coût de l’énergie en raison du contrat qu’ils auraient (contractés, ndlr)".

Reportage du JT du 21 octobre :

Tarif social : la décision étonnante du CPAS de Liège

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Corona

Sur le front du coronavirus, la ministre se dit satisfaite en ce qui concerne la campagne de vaccination. La moitié des personnes de 65 ans et plus ont été vaccinées. Et la ministre socialiste de s‘en réjouir. C’était l’objectif des scientifiques pour casser la vague (lette) qui devait sévir entre le 15 octobre et le 15 novembre – et dont le pic a déjà été atteint —. Et ainsi de permettre aux hôpitaux de continuer de fonctionner normalement.

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