La rédaction des sports de la RTBF propose son premier podcast de la nouvelle saison cycliste. Un épisode qui fait évidemment la part belle aux classiques avec le Circuit Het Nieuwsblad et Kuurne-Bruxelles-Kuurne de ce week-end. Mais nos spécialistes cyclisme ont également pris le temps d’aborder le chapitre Remco Evenepoel. Le leader de la Soudal Quick-Step est aligné en ce moment sur le Tour des Émirats arabes unis où il prépare ses quatre grands objectifs de la saison, à savoir Liège-Bastogne-Liège, le Giro, les Mondiaux et le Tour de Lombardie.
"Il s’est effectivement fixé ces quatre objectifs et donc ça veut dire un seul rendez-vous pour le printemps des classiques, ce sera à Liège", réagit Rodrigo Beenkens. "Moi, je suis un peu déçu car j’aurais voulu voir, cette année, un duel avec Tadej Pogacar sur une course à étapes de haut niveau. Tout le monde attend cette confrontation et visiblement, en 2023, elle n’aura pas lieu. C’est un peu dommage, mais c’est comme ça. Tout comme je peux comprendre la déception du public belge qui aura finalement très peu l’occasion de le voir rouler chez nous".
"Mais le public belge doit se réjouir d’avoir un coureur de ce talent", répond notre consultant Gérard Bulens. "On pourrait vivre avec Remco ce que l’on a vécu avec Eddy, pouvoir vibrer grâce à des performances belges dans les grands tours et donc le Tour de France à partir de 2024. À l’époque de Merckx, il fallait courir beaucoup, aller sur un maximum de courses, pour se construire un patrimoine. Aujourd’hui, la donne a changé, on peut se permettre de choisir ses courses. Et on ne choisit pas en fonction de la nationalité, mais en fonction des objectifs à réaliser".
Un relais de plus d’une minute à plus de 70 km/h
La saison ne fait que commencer mais Remco Evenepoel a déjà montré des signes de progression. "Force est de constater qu’il va toujours aussi vite", constate Rodrigo Beenkens. "Sur le chrono par équipes du Tour des Émirats arabes unis, il a pris un relais d’un kilomètre et demi à 71 km/h ! Certes, le vent n’était pas défavorable à cet endroit-là mais est-ce que vous vous rendez compte ? Ce que je retiens, surtout, c’est qu’il ne se fait plus piéger comme lors de sa première saison chez les pros. Sur ce même Tour des Émirats il avait perdu du temps à cause d’une bordure. Ici, cette fois, il était dans la bonne bordure. Chaque fois, il vient gommer les petites imperfections qui sont encore là. Il a aussi amélioré son placement, la descente, la trajectoire, le pilotage et son explosivité. Il est donc encore en processus d’amélioration et de progression".
"Son directeur sportif Tom Steels dit d’ailleurs qu’il n’a jamais croisé un coureur qui apprend si vite", ajoute Samuël Grulois.
Pogacar plus explosif, Evenepoel plus fort sur une longue accélération
En 2023, Le point d’orgue du duel Evenepoel/Pogacar se situera peut-être à Liège-Bastogne-Liège. "Sur ce rendez-vous, je pense que Tadej possède encore un peu plus d’explosivité que Remco. Mais le jeune coureur belge sera peut-être un peu plus fort sur une longue accélération progressive", analyse Cyril Saugrain. "Il y aura sans doute de la pression sur les épaules de Remco au départ de La Doyenne mais en même temps, il a déjà gagné cette course. J’ai l’impression que le focus sera surtout axé sur le Giro", poursuit Samuël Grulois.