Ce n’est pas une surprise : la dernière ligne droite vers le Tour des Flandres est teintée de jaune et de noir. Mais cette fois, au-delà des drapeaux arborant fièrement le lion des Flandres, c’est aussi l’essaim de bourdons Jumbo-Visma qui colore les pavés flandriens. C’est simple : les cinq courses pavées disputées jusqu’ici (sortons Bruges-La Panne de ce compte) ont toutes été remportées par la formation néerlandaise ! Avec en point d’orgue jusqu’ici la victoire de Wout van Aert à l’E3, devant les deux autres membres du trio "VVP" magique, Mathieu van der Poel et Tadej Pogacar. Pour s’imposer au Ronde, les adversaires devront donc se lever (encore plus) tôt ! Dans le cinquième épisode de notre podcast "On connait nos Classiques", notre team cyclisme RTBF a tenté de regarder au-dessus des épaules favorites pour dénicher des équipes ou des coureurs qui pourraient surprendre…
Samuël Grulois met en avant une équipe plutôt surprenante. Une formation qui, dans une époque pas si lointaine, faisait plutôt sourire à l’approche des pavés : l’équipe Movistar. "Jusqu’ici, on les réduisait un peu aux 'petits Espagnols' qui sautillaient sur les pavés et qui mettaient pied à terre après deux secteurs parce qu’ils étaient incapables de tenir sur leur vélo", sourit notre commentateur radio. "Mais cette année cette équipe m’a étonné dans le bon sens du terme. Je sais que j’ai parfois pu les critiquer, mais là, ils ont tout de même eu le duo Matteo Jorgenson et Ivan Garcia Cortina aux 4e et 5e places de l’E3 ! Et l’Américain avait déjà terminé 18e du Nieuwsblad et l’Espagnol 11e à Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Et puis, sur A Travers la Flandre, on a eu droit à l’étonnant Oier Lazkano, membre de l’échappée matinale qui prend encore la deuxième place au final…" Le jeune Espagnol (23 ans) ne sort pas de nulle part. Il avait notamment remporté une étape au Tour de Wallonie l’an dernier (à Herve), devant Loïc Vliegen. "Il est vice-champion d’Espagne de contre-la-montre, c’est un solide gaillard avec un gabarit égal à un VDP ou un WVA. Et il va disputer le Ronde et Paris-Roubaix". Pour Samuël Grulois, c’est donc clair, Movistar présente un beau collectif et a surtout fait évoluer son ADN : "Ils ont transféré des coureurs étrangers capables d’enseigner aux Espagnols les particularités des courses pavées. Avec un Américain (Jorgenson), un Norvégien (Mathias Norsgaard), un Suisse (Johan Jacobs)… On se souvient aussi d’un Jürgen Roelandts que Movistar avait aussi recruté il y a quelques années. Il y a donc l’envie de ne plus être ridicule sur les courses 'du nord' et j’apprécie cette transformation."