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Les Classiques

On connait nos Classiques : "Comment sera Wout van Aert sur Paris-Roubaix ? C'est une énigme", s'interroge Rodrigo Beenkens

Après une Flèche brabançonne qui a vu le jeune Magnus Sheffield s’imposer, place à un nouvel épisode d’On connait nos Classiques, notre podcast cyclisme. Rodrigo Beenkens, Samuël Grulois et Cyril Saugrain abordent la reine des classiques et la participation surprise de Wout van Aert.

C’est un monument qui nous attend ce dimanche avec Paris-Roubaix ! Mais doit-on dire "le Paris-Roubaix" comme nos voisins français ? C’est Rodrigo Beenkens qui se lance en premier : "On a deux régionaux dans ce podcast, je ne vais pas aller sur ce terrain glissant alors que la seule certitude est que Paris-Roubaix sera beaucoup moins glissant qu’au mois d’octobre dernier. C’est quand même dingue, on a dû attendre deux ans et demi pour avoir Paris-Roubaix et maintenant on va l’avoir deux fois en six mois, dans deux conditions complètement opposées ! Souvenez-vous des visages des champions lors de la dernière édition, mais ici, je ne suis pas météorologue, mais on nous annonce qu’il va faire plein soleil, que le pavé va être plus beau que jamais et que ça va aller très, très vite. Si le vent n’est pas défavorable, on va peut-être battre un record dimanche."

Samuel Grulois se mouille quant à l’appellation de l’Enfer du Nord : "Les gens du Nord appellent cette course LE Paris-Roubaix car c’est LA course, la reine des classiques, c’est leur épreuve. Et on sait aussi, je ne vais pas mettre le doigt où ça fait mal, que les Français connaissent sans doute un petit peu moins le cyclisme et ses classiques que les Belges. Ils sont sans doute un petit peu moins fin connaisseurs. Ce n’est pas un reproche, juste un constat, mais c’est clair que dans leur esprit il y a une seule et unique classique qui vaille, c’est Paris-Roubaix."

Cyril Saugrain acquiesce : "C’est vrai que, quand on vadrouille un petit peu en Belgique, on se rend compte que c’est un pays qui vit vélo toute l’année. Quand on est dans le Nord, le Paris-Roubaix reste la course phare. Pour bon nombre de Français, il y a deux courses de vélo par an : LE Paris-Roubaix et LE Tour de France. On est donc dans une culture un petit peu différente et, quand on approche des classiques, il y a une classique forte : le Paris-Roubaix. Les autres sont beaucoup moins connues. Le 'le' devant Paris-Roubaix est très important, il lui donne toute sa force."

De la force, Wout van Aert en a retrouvé. Le coureur belge a surpris le monde du cyclisme en annonçant sa participation à la classique de dimanche.

"La nouvelle de Wout van Aert est évidemment importante. C’est aussi tout le danger de cibler ses objectifs. Vous avez vu Julian Alaphilippe, il peut se retrouver dans la même situation que van Aert. Au début de la saison, Alaphilippe a dit que ses objectifs étaient la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège et qu’il ne courrait aucun pavé. Pas de chance pour lui, il tombe malade avant Milan-Sanremo et il n’avait donc fait que les Strade Bianche, où il est tombé, avant la Flèche brabançonne" remarque Rodrigo Beenkens.

"Wout van Aert a déclaré que toute sa saison se ferait autour du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix, qu’il ne ferait ni les Strade Bianche, ni les championnats du monde de cyclo-cross et qu’il ne participerait à Paris-Nice que pour se mettre au service de ses coéquipiers. On a là la preuve, surtout quand on est des talents comme van Aert et Alaphilippe, que cibler ses objectifs va peut-être susciter une réflexion dans le futur car ils doivent pouvoir s’exprimer sur tellement de terrains. Je suis content pour van Aert. Connaissant l’équipe Jumbo-Visma, elle doit avoir plus que des garanties médicales s’il est au départ. Comment sera-t-il dimanche ? C’est une énigme, mais souvenez-vous sa première course au Nieuwsblad : il a gagné."

Samuel Grulois ne s’imaginait pas voir Wout van Aert à Paris-Roubaix : "Je vous avoue que quand j’ai vu le communiqué de l’équipe, à 7h17 ce matin pour être précis, j’ai été surpris. Même s’il s’entraînait en Espagne, son équipe lui avait demandé de ne rien communiquer, notamment sur le réseau Strava, pour éviter que ses adversaires ne découvrent ou suspectent des choses concernant son entraînement. Sa participation offre deux solutions. Soit il se sent capable de gagner Paris-Roubaix et on doit s’attendre à tout. Gérard Bulens me disait d'ailleurs, avec sa grande expérience, qu’il était lui-même scotché de voir ces coureurs, sans le rythme de la course qui était encore essentiel dans les données d’entraînement il y a quelques années, être aussi performants aussi rapidement. Méfiance donc concernant Wout van Aert et sa capacité à peut-être jouer les trouble-fêtes dimanche. Ou alors il vient comme équipier d’un Christophe Laporte ou d’un Mike Teunissen, pour faire des kilomètres, gagner un peu de rythme et se préparer pour les classiques ardennaises et notamment un Liège-Bastogne-Liège puisque la rumeur se veut insistante quant à sa participation. Je suis perplexe et en même temps très intéressé de voir ce que cela va donner dimanche, mais je me demande aussi ce que ça donnera de retrouver, dans cette course pavée, les deux meilleurs ennemis du monde van Aert et Mathieu van der Poel."

Pour nous éclairer sur la présence de van Aert dimanche, Cyril Saugrain nous explique l’évolution des data : "Pour revenir sur l’entraînement, il est clair qu’il y a quelques années on avait besoin d’aller sur des courses car on avait beaucoup moins de data. On utilise les data pour plein de choses. Dans le cyclisme, c’est devenu une réalité et les coureurs peuvent, en amont d’une compétition, via tous les capteurs de puissance, cardio et autres, avoir quelque chose de très, très près de la réalité. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, un Wout van Aert est capable d’analyser le Paris-Roubaix de l’année dernière ou de l’année d’avant, pour se rapprocher d’un Paris-Roubaix plutôt sec, pour cibler secteur par secteur quelle était sa puissance, son temps et combien de watts il produisait. On peut, de fait, à l’entraînement, simuler assez proprement et retravailler dans les zones qui sont le plus proches. Il y a quelques années on avait qu’une seule data : la fréquence cardiaque et elle n’est pas aussi précise que les autres data. Les coureurs arrivent donc à être très précis dans leur préparation, ce qui leur permet, des fois, avec peu de compétition, de répondre présents aux courses et objectifs qu’ils se sont fixés."

Une autre surprise est la dernière participation de Philippe Gilbert à Paris-Roubaix. Nos spécialistes l’évoquent dans la suite de ce podcast consacré à la reine des classiques et reviennent également sur l’Amstel Gold Race et la Flèche brabançonne de Remco Evenepoel et Tim Wellens.

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Wout van Aert devant Christophe Laporte à Gand-Wevelgem.
Wout van Aert devant Christophe Laporte à Gand-Wevelgem. © Belga

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