Il a fallu plusieurs mois avant que la parole des experts en psychologie ne soit écoutée, tant au niveau politique qu’au niveau médiatique. Olivier Luminet pense que cela a conduit aux dégâts actuels.
"Il faut vraiment rappeler que tout le monde est touché. Les gens sont encore fatigués de ces années passées. Au niveau du décrochage scolaire, l’enjeu est immense. Les étudiants qui sont en Bac 3 à l’université ont connu 3 années de suite de Covid. Ils n’ont jamais eu d’année normale. Il faut vraiment prendre la mesure de l’aide nécessaire à apporter."
La prise de conscience du politique à ce sujet est bien réelle mais elle n’est peut-être pas encore suffisante. Le Plan Jeunes en santé mentale doit absolument être pensé sur le long terme, et pas de manière ponctuelle.
Même si notre dernier rapport montre que les choses vont mieux, c’est toujours au niveau de la population générale. Mais il faut se dire que les groupes fragilisés le sont très, très fort. C’est là que le problème est majeur.
Pour les adolescents et les jeunes adultes, très fragilisés, il faudra du temps pour récupérer cela. Et il faut surtout sortir de cette logique : rattrapons vite le temps perdu en termes d’apprentissage, en oubliant d’investir dans ce qui est important, les émotions, et qui devrait être appris à l’école.
Olivier Luminet observe un indicateur alarmant : la chute vertigineuse de la participation des étudiants aux cours, en particulier ceux de 3e Bac. Ils ne comprennent plus l’intérêt de venir en cours, de partager des moments relationnels, de discuter avec les autres étudiants, d’avoir une réflexion et des débats.