Adrien Rabiot a longtemps été un mal-aimé du grand public français. Si personne ne peut nier son intelligence de jeu ou ses qualités techniques et physiques, c’est sa mentalité qui est parfois remise en cause. Une étiquette de joueur capricieux lui est affublée à la suite d’une série de comportements discutables. Certaines sorties controversées de sa mère et agent, Véronique Rabiot, n’aident pas à améliorer les choses.
Lorsqu’il évoluait à l’époque au Paris Saint-Germain, le milieu relayeur se montrait réticent à évoluer en sentinelle devant la défense. Un poste ingrat qui ne semblait toutefois pas incompatible avec ses qualités. Le "Duc" a longtemps peiné à performer sous le maillot des Bleus lors de ses premières années. Lors d’un rassemblement avec l’équipe de France en octobre 2017, il justifie un nouveau match décevant de sa part par le fait "qu’il faisait froid et qu’il n’avait pas envie de se blesser".
En 2018, Rabiot n’est pas sélectionné dans le groupe de Didier Deschamps pour la Coupe du monde et doit se contenter d’une place de réserviste. Mais dans les jours qui suivent, le jeune joueur prend son sélectionneur de court en lui adressant une lettre où il renonce à son statut de joker médical. Une décision qui passe très mal aux yeux de l’opinion publique. Quelques semaines plus tard, Rabiot refuse de prolonger au Paris Saint-Germain : il entre dès lors en conflit avec le club, et égratigne encore un peu plus son image.
Avec les années, Adrien Rabiot a considérablement gagné en maturité et a lissé son image. Souvent désigné comme Bouc émissaire à la Juventus, il est finalement devenu indispensable dans les rangs turinois et est l’un des rares à être au niveau dans un club à la dérive. Avec la France, il va regagner la confiance de Didier Deschamps. Sous les ordres du sélectionneur, le gaucher évolue tantôt en relayeur, en sentinelle ou encore sur un côté, à l’image de ce que pouvait faire Blaise Matuidi en 2018.
Dans un milieu de terrain source de beaucoup d’inquiétudes à l’entame du tournoi, c’est Rabiot qui tient la baraque. À la fois travailleur de l’ombre et percutant sur le terrain, il fait office de joueur d’expérience pour accompagner le jeune Aurélien Tchouaméni. Celui qui était considéré comme un adolescent difficile il y a quelques années rempli aujourd’hui à merveille le rôle de grand frère dans une équipe de France juvénile.