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Olaf Scholz est arrivé en Chine : une visite qui "renforce" la coopération avec l'Allemagne, estime Xi Jinping

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Par Belga, édité par Victor de Thier

Le président chinois Xi Jinping a reçu vendredi à Pékin le chancelier allemand Olaf Scholz, premier dirigeant de l'UE et du G7 à se rendre en Chine depuis le début de la pandémie.

Le chancelier Scholz a été reçu en matinée au Palais du peuple par le président Xi, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale allemande. M. Scholz doit ensuite s'entretenir avec le Premier ministre chinois Li Keqiang.

Xi Jinping a affirmé que la visite à Pékin du chancelier Olaf Scholz "renforçait la coopération pratique" avec l'Allemagne, selon des propos rapportés par la télévision publique CCTV. Olaf Scholz a pour sa part indiqué au président chinois qu'il souhaitait "développer davantage" la coopération économique avec la Chine, en dépit "de points de vue différents".

"Nous voulons également discuter de la manière dont nous pouvons développer notre coopération (...) sur d'autres sujets: le changement climatique, la sécurité alimentaire et les pays endettés", a dit M. Scholz au président chinois, selon une source gouvernementale allemande à l'AFP.

Cette visite en Chine, la première d'un dirigeant de l'UE et du G7 depuis le début de la pandémie, intervient dans un contexte de défiance croissante de l'Occident face au régime autoritaire chinois.

Une visite controversée

Cette visite d'un jour, qui survient juste après la reconduction de Xi Jinping à la tête du Parti communiste chinois et du pays tout entier, est vue d'un oeil critique non seulement en Allemagne, mais aussi en France, à Bruxelles et Washington.

Renouant avec les visites en Chine de sa prédécesseuse, la démocrate-chrétienne Angela Merkel (12 voyages en 16 ans de pouvoir), le social-démocrate Scholz emmène avec lui toute une délégation d'industriels, comme les patrons de Volkswagen et BASF.

Or, la dépendance de la première économie de l'UE à cette autocratie, où les entreprises allemandes réalisent une part importante de leurs profits, est de plus en plus remise en question.

"Avec son voyage en Chine, le chancelier poursuit une politique étrangère qui conduit à la perte de confiance en l'Allemagne chez nos partenaires les plus proches", a fustigé un député de l'opposition, Norbert Röttgen, déplorant "une démarche solitaire".

"La Chine change"

Et même au sein de la coalition gouvernementale, les avertissements sont de mise: la ministre des Affaires étrangères, l'écologiste Annalena Baerbock, a exhorté à "ne plus dépendre d'un pays qui ne partage pas nos valeurs", au risque de se rendre "politiquement vulnérables au chantage".

Or quelques jours avant le voyage, le chancelier allemand a autorisé une prise de participation chinoise dans le terminal portuaire de Hambourg (nord). Washington a d'ailleurs fait pression sur Berlin pour limiter la part cédée au groupe Cosco.

Tentant de calmer les esprits, M. Scholz a promis "de ne pas faire l'impasse sur les controverses" au cours de cette visite où il doit rencontrer Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang.

Dans une tribune publiée juste avant son départ, le chancelier se dit conscient que "la Chine d'aujourd'hui n'est plus la même qu'il y a cinq ou dix ans", citant notamment le récent congrès du Parti communiste chinois qui a cimenté le pouvoir du président Xi Jinping.

"Si la Chine change, nos relations avec la Chine doivent changer aussi", a admis le chancelier allemand, esquissant un prudent changement de cap.

Sur le même sujet : extrait du JT du 23/10/2022

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