OGM: l'Autorité européenne propose à G.-E. Séralini de coopérer

Une personne lit l'ouvrage de Gilles-Eric Séralini "Tous cobayes", à Paris le 28 septembre 2012

© Jacques Demarthon

Par AFP

"Nous espérons recevoir des réponses dans le courant de la semaine", a dit Catherine Geslain-Lanéelle. "S'il a besoin de temps, nous le lui donnerons", a-t-elle ajouté.

La directrice de l'EFSA a précisé avoir adressé un courrier au chercheur et a souhaité qu'il "accepte de soumettre ses travaux au questionnement de ses pairs".

"Quand on dit qu'on a des éléments de preuves sur un possible impact sur la santé, on ne peut que coopérer pour convaincre du bien fondé du travail que l'on a réalisé", a-t-elle souligné.

Gilles-Eric Séralini a publié une étude selon laquelle la consommation du maïs transgénique NK603 et d'un herbicide contenant du glyphosate (RoundUp) de Monsanto par des rats était associée à un risque accru de tumeurs.

Le NK603 est autorisé dans l'UE depuis 2003 pour l'alimentation animale et humaine sur la base d'un avis de l'EFSA assurant qu'il ne représente aucun danger pour la santé.

"A l'EFSA, nous sommes prêts à refaire notre avis si de nouveaux éléments scientifiques l'imposent. Nous n'avons pas peur de cela", a affirmé Mme Geslain-Lanéelle.

Mais la première analyse de l'étude par un groupe d'experts de l'EFSA ne l'a pas jugée probante. "Les autorités de sécurité alimentaires en Allemagne et aux Pays-Bas ont rendu des avis similaires", a souligné Mme Geslain-Lanéelle.

Gilles-Eric Séralini rejette les conclusions de l'EFSA

Le chercheur français a rejeté les premières conclusions de l'EFSA. Il a annoncé refuser de donner des réponses aux questions posées et de transmettre les informations destinées à combler des lacunes dans son étude.

"Nous attendons qu'ils fournissent" les éléments "qui ont permis d'autoriser cet OGM et ce pesticide", a-t-il déclaré.

Mme Geslain-Lanéelle s'est dite prête à communiquer ces éléments. "Nous avons eu plusieurs demandes de scientifiques demandant communication des données sur l'avis sur le NK 603 au cours de ces dernières années, et nous les avons transmises", a-t-elle déclaré.

Elle n'a pas exclu de les publier sur le site de l'EFSA. "Ce ne serait pas une mauvaise idée", a-t-elle commenté.

Elle a rejeté les accusations de partialité portées contre le premier avis rendu jeudi par l'EFSA sur l'article publié par le chercheur français. "Cet avis n'a pas été rendu par un panel, mais par un groupe d'experts membres du personnel de l'EFSA", a-t-elle expliqué.

Le Britannique Andrew Chesson, qui est mis en cause, "n'a pas pris part à la rédaction du pré-avis. Il a été consulté pour le relire", a affirmé la directrice de l'autorité européenne.

L'EFSA rendra un avis finalisé sur l'étude de Gilles-Eric Séralini une fois obtenues toutes les données réclamées, et en intégrant les avis des autorités nationales chargées de la sécurité alimentaires dans les Etats membres.

"Nous savons qu'une réunion est prévue entre M. Séralini et l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en France", a indiqué Mme Geslain-Lanéelle.

L'Anses et le Haut-Conseil pour les biotechnologies doivent rendre un avis le 20 octobre, et il "sera pris en compte", a-t-elle expliqué.


AFP

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