Un vent de fronde souffle sur les bancs de l'université. "OGM à tout prix", "gros retard", "cours dépassés" : des étudiants bioingénieurs se rebellent, dénonçant une formation en décalage complet avec les enjeux climatiques actuels.
"Plusieurs étudiants sont véritablement en crise existentielle" lance Molly, étudiante en agronomie à l'Université Libre de Bruxelles. "Beaucoup se disent : 'qu'est-ce que je vais faire demain avec les outils qu'on m'a donnés?'"
"Il y a encore des cours de biotechnologie où on se demande quel message les profs veulent faire passer"
A l'ULB, une centaine d'étudiants bioingénieurs se sont rassemblés autour d'une conférence-débat remettant en question leur formation. "Beaucoup d'experts disent que la solution qu'on doit adopter, c'est l'agroécologie. Or quand on regarde les programmes de cours, on est loin de tout ça. Dans certaines facs, on ne mentionne même pas l'agroécologie!" dénonce Fabre, étudiant en agronomie. "Et encore, à l'ULB, je me considère comme l'un des mieux lotis par rapport à d'autres institutions" ajoute-t-il.
Il y a un gros retard
Mais quel est le problème exactement? "Certains cours sont trop pro-OGM ! (...) Il y a un gros retard. Il y a un manque de terrain, et un manque cruel de sciences sociales. Des ingénieurs qui ne pensent que technique, ce n'est plus du tout compatible avec les défis actuels" explique Fabre.
Face à ce décalage, certains jeunes bioingénieurs ont décidé de bifurquer. De changer de voie, diplômés ou pas.