On jette tout et on recommence. C'est un peu la solution qu'a proposé jeudi le ministre wallon de l'Environnement Carlo Di Antonio (cdH) pour l'Office wallon des Déchets (OWD), une entreprise régionale dans la tourmente depuis la découverte des malversations de son comptable René Tonneaux.
Une affaire qui a plus largement mis en lumière le manque de contrôle des structures pararégionales – à tel point que l'on s'interroge sur les pratiques d'autres organes du genre – et pointé un dysfonctionnement certain en matière d'évacuation des déchets en Wallonie.
Sur le terrain, l'entreprise de terrassement et de démolition Wanty, qui opère dans les trois Régions du pays, est catégorique : la tâche est plus que laborieuse au Sud du Pays.
Le responsable de la sécurité environnementale de Wanty, Xavier Verhaegen, l'assure sur le plateau des Décodeurs RTBF ce dimanche : "En Flandre et à Bruxelles, il n'y a quasi aucun souci environnemental. La législation est pragmatique, cohérente, il y a beaucoup de prévention…".
Cacophonie institutionnelle
Quant à la Région wallonne, elle s'apparente par contre à "une équipe de football constituée de joueurs de très haut niveau, mais dont un joueur fait du tennis, un autre du rugby, un autre du ping-pong…". Un tableau peu flatteur que le représentant de Wanty impute à la législation qui "est tout à fait inadaptée et extrêmement compliquée".
Concrètement, ajoute-t-il, les services wallons ne communiquent pas entre eux. Pire, ils donnent des avis différents, mais tous pertinents. Dès lors, la mise en conformité face à un avis entraîne automatiquement une infraction des autres consignes reçues.
Et il en va de même en termes de répression. Il existe deux organes de contrôles en Wallonie, et ils ne parlent pas le même langage, lance Xavier Verhaegen. Il serait ainsi possible de recevoir une amende d'un premier organe, tandis que le second stipule qu'il ne faut pas en tenir compte.