Le ministre Vandenbroucke, cible des revendications, a été hué lorsqu'il est entré dans le parlement sans discuter avec la soixante de militants qui se dirigeait vers lui. "Le dialogue peut être utile, vous savez", l'a interpellé M. Hellendorff. Il avait cependant échangé quelques mots avec un petit groupe de syndicalistes auparavant.
Ce qui ne passe pas auprès des syndicats est le fait que l'obligation vaccinale soit liée à une interdiction d'exercer si le membre du personnel médical n'est pas protégé contre le Covid-19. "C'est la sanction que nous combattons", a insisté Yves Hellendorff.
Pour la CSC et la FGTB, si l'interdiction professionnelle d'exercer devait entrer en vigueur pour les soignants non vaccinés, cela aggraverait la pénurie de praticiens et représenterait un "risque majeur pour la santé publique", a clamé M. Hellendorff. Si les parlementaires venaient à approuver ce projet de loi, "ils seront responsables de la mort de patients, non pas dû au Covid mais au manque de personnel pour les soigner", a même décrié Carine Rosteleur, secrétaire régionale à la CGSP. Les soignants non vaccinés "ne peuvent être remplacés", a-t-elle insisté.
"Qui croit encore aujourd'hui qu'en menaçant les professionnels de santé, ceux-ci vont tous se faire vacciner?", interroge le front commun syndical. "Une proportion non négligeable du personnel, déjà à bout et en manque de reconnaissance, affirme clairement son intention de quitter le secteur en cas d'obligation", avertissent les représentants des travailleurs.
Le projet de loi était inscrit à l'ordre du jour de la commission Santé mais la discussion a finalement été reportée.
Fin février, la majorité fédérale s'était accordée sur le principe de l'obligation vaccinale des soignants, sans toutefois en préciser le calendrier. Au départ, l'intention était d'imposer la vaccination aux membres du personnel soignant au 1er janvier, avec une période de transition jusqu'au 1er avril.