Le coronavirus circule-t-il davantage dans les établissements de soins de santé ? L'obligation vaccinale pour les soignants est en effet contestée par les syndicats, notamment parce que rien ne prouverait qu'il y aurait un risque accru en raison de soignants non vaccinés.
Alors, la propagation du virus est-elle plus importante entre les murs des hôpitaux que dans d’autres secteurs ?
D’après Yves Van Laethem, le porte-parole interfédéral pour la lutte contre le Covid-19, la hausse des cas au sein du personnel hospitalier est une réalité. "Dans tous les grands hôpitaux, la réalité de terrain montre qu’il y a une contamination importante qui est difficile à manager pour l’instant."
Au CHU Saint-Pierre, par exemple "nous avons plusieurs clusters dans lesquels il est fort possible que du personnel soignant l’ait transmis à des patients et inversement", ajoute-t-il.
"Tous les hôpitaux vous diront pour l’instant qu’ils sont confrontés à ce problème, ça c’est clair."
La machine à café
Et d’après le porte-parole interfédéral, ces contaminations sont notamment dues aux contacts entre membres du personnel. Comme dans toute entreprise, le personnel se retrouve lors d’un café, d’une pause, d’un lunch, etc. "On est rassemblés à quatre ou cinq, on n’a pas de masque, on mange, etc. C’est le point faible", analyse Yves Van Laethem.
Un constat qui aurait notamment poussé le CHU Saint-Pierre à imposer de nouvelles consignes à son personnel. "Nous ne pouvons pas manger à plus de deux dans une même pièce, par exemple", illustre le porte-parole interfédéral.
Une réalité chiffrée ?
Il est pourtant difficile de trouver des chiffres objectivant cette réalité. Au cabinet Vandenbroucke, par exemple, on nous conseille de s’adresser à chaque hôpital individuellement.
Un manque de ressources scientifiques qui crispe la CNE. "Depuis que le Codeco a annoncé qu’ils allaient aller vers l’obligation vaccinale, il y a trois mois, on a demandé aux gouvernements fédéral et régionaux d’avoir des chiffres des infections par le personnel de santé en matière de covid", se souvient le secrétaire national CNE pour le non-marchand Yves Hellendorf.
Nous disons que rien ne prouve scientifiquement qu’il y a une partie de l’infection et de la reprise de l’infection qui viendraient des institutions de soins
Résultat : "Nous n’avons eu aucune réponse. Et c’est bien pour cela que, dans nos argumentaires, nous disons que rien ne prouve scientifiquement qu’il y a une partie de l’infection et de la reprise de l’infection qui viendraient des institutions de soins."