Challenger Pro League

Obbi Oulare revit enfin au RWDM : "en novembre, j'ai voulu arrêter le football"

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Par Lancelot Meulewater

Le RWDM s'apprête à disputer les barrages pour la montée en D1A. Le club de Thierry Dailly a réalisé un mercato hivernal clinquant, en attirant Kylian Hazard mais aussi un certain Obbi Oulare. Exfiltré l'été dernier à Barnsley en provenance du Standard, le géant (1,99m) est passé par des moments difficiles. Après deux montées au jeu lors de la fin du championnat avec les Molenbeekois, Oulare veut désormais voir le positif. Car il n'est pas passé loin de ranger définitivement les crampons. "Au mois de novembre, j'ai pensé à arrêter. J'étais dans une situation difficile à Barnsley, avec un entraîneur qui ne voulait pas de moi et un retard dans ma préparation à cause de problèmes de visas. J'ai failli dire 'stop'. Heureusement, mon agent est venu voir, il m'a remonté le moral; j'ai eu des conversations avec des amis jusque tard dans la nuit, je me suis remarié, ça a tout changé. Puis le RWDM est venu et je n'ai pas hésité le moindre instant."

 

"Je mesurais 2,00m mais j'étais encore un enfant"

A 26 ans, Oulare a déjà connu diverses expériences. Le FC Bruges, Watford, Zulte-Waregem, Willem II, l'Antwerp, le Standard, Barnsley et donc désormais le RWDM. L'ancien grand espoir du football belge a connu des galères, d'un point de vue physique et mental. "Tout a été tellement vite pour moi. A 18 ans, j'avais beau faire 100kg et mesurer 2,00m, j'étais encore un enfant pour certains aspects de la vie. Le plus dangereux pour un jeune, c'est son entourage, il y a tellement de joueurs dont la carrière a été un gâchis à cause d'un mauvais entourage. Je peux compter sur les doigts de mes deux mains les personnes qui sont autour de moi depuis le début de ma carrière. Si on avait su mieux m'encadrer au moment où j'ai explosé avec Bruges, je n'aurais par exemple jamais été à Watford. J'aurais mieux fait de rester une saison en plus à Bruges, comme le fait un Charles De Ketelaere aujourd'hui par exemple. C'est une leçon."

"Nicaise et Grosjean m'ont mis la pression pour que je parte"

Poulain de Michel Preud'homme à Bruges, Obbi a retrouvé son coach au Standard. "C'est lui qui me voulait. J'ai commencé à disputer des bons matchs à la fin de son bail en tant que coach du Standard, puis il y a eu le Covid. Il a pris de la distance avec le terrain et Philippe Montanier est arrivé. Personnellement ça n'allait pas trop avec lui mais c'était tout le groupe qui avait un problème : au mois de décembre il était déjà dehors." Alors que Mbaye Leye pointe le bout de son nez comme coach au tournant entre 2020 et 2021, Obbi Oulare se fait alors convoquer par Benjamin Nicaise et Alexandre Grosjean. Les deux hommes veulent le faire partir à Barnsley. "J'ai eu un rendez-vous avec eux, et le lendemain j'ai reçu un recommandé me disant que je devais aller m'entraîner avec les espoirs. J'avais ma deuxième fille qui venait de naître, je venais de me remarier. Ils n'ont rien voulu savoir et m'ont mis dans le noyau B. Ils ont essayé de m'avoir à l'usure, au mental, mais je suis resté calme et professionnel. La preuve, tout s'est bien passé avec le staff des espoirs et le groupe du Standard. Puis Bruno Venanzi a essayé de nous convaincre, Avenatti et moi, de partir en essayant d'arrondir les angles. Au final, une solution a été trouvé l'été dernier."

Après les épisodes du Standard et de Barnsley, Obbi Oulare a désormais envie de revenir aux bases du football. "Pendant toute ma jeunesse, j'ai cru que le foot c'était : moi, un ballon et des adversaires. Mais en fait, le foot, c'est l'argent, les sponsors, les agents et les transferts. Avec Igor De Camargo, on en parlait récemment : le foot, c'est le sport collectif le plus individualiste qui existe. Au RWDM, on est 29 joueurs sous contrat, mais à la fin, c'est chacun pour soi."

C'est le fait de relativiser l'importance du foot qui a sauvé le joueur dans ses moments difficiles. "Tout a été rapide pour moi, mon parcours a été différent que ce que tout le monde attendait. J’ai encore des belles années foot devant moi. Je suis au bon endroit, au bon moment. J’ai envie de répondre à tous ceux qui n'ont pas cru en moi en prestant sur le terrain. Au Standard, je n’ai pas parlé sur le moment parce que ça ne servait à rien. Je me sens capable d’aider l’équipe sur des bouts de matchs. Je viens d’arriver, ça fait deux mois que je suis là mais je pense vraiment qu’on peut le faire."

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