Angèle, Stromae, Benoît Poelvoorde, Philippe Geluck, Alex Vizorek… Dans le p’tit monde du showbiz français, les Belges ont la cote ces dernières années. Nos voisins d’outre-Quiévrain apprécient notre simplicité, notre humour, notre sens aigu de l’autodérision. Une sorte de fascination qui en pousse même certains à déménager chez nous (parfois pour raisons fiscales, c’est vrai, mais pas toujours) ! Eh bien, dans le p’tit monde du cyclo-cross, c’est un peu la même chose. Le Belge est à la mode en France (et sur toute la planète vélo d’ailleurs). Au point de voir certain(e)s coureurs(euses) étranger(e)s venir vivre chez nous et parfois… changer de nationalité.
Marion Norbert-Riberolle est née le 7 janvier 1999 à Troyes, dans le département de l’Aube, en France donc. Jamais jusqu’à ses 18 ans, la demoiselle n’avait imaginé renier un jour sa citoyenneté française. Mais ça, c’était avant. Avant de découvrir le cyclo-cross. Un flash, une révélation, un appel incontrôlable… " J’ai commencé le cross après avoir vu à la télévision la Belge Sanne Cant devenir championne du monde 2017 au Grand-Duché du Luxembourg. Je voulais tout faire comme elle, devenir comme elle ! Sauf qu’en France, il n’y a aucune culture du cyclo-cross. "
C’est pourtant sur ses terres que la jeune Marion, qui avait déjà goûté, ado, aux compétitions de BMX (ndlr : elle a terminé 6e des Mondiaux 2013 chez les jeunes), se lance dans les labourés. Avec succès puisqu’elle devient, en 2020, championne du monde espoirs et championne de France élites. Pour continuer de progresser, elle passe beaucoup de temps en Belgique où elle peut se frotter toutes les semaines à une solide concurrence introuvable dans l’Hexagone. Et puis, il y a ce public enthousiaste et connaisseur. " Contrairement à la France, le cyclo-cross est une institution en Belgique ", reconnaît-elle sans mal.
Le noir-jaune-rouge après le bleu-blanc-rouge
Bref, entre Norbert-Riberolle et notre pays, ce fut très rapidement… le coup de foudre ! Déménagement dans un premier temps. Et changement de nationalité dans la foulée. Le 22 février 2021, sa naturalisation est publiée au Moniteur belge. Ce samedi à Lokeren (départ 15h15, en direct sur Tipik), trois ans après avoir enfilé le maillot bleu-blanc-rouge, elle pourrait ceindre pour la première fois ce maillot noir-jaune-rouge dont elle a tant rêvé.
C’est à Mouscron, dans la petite maison qu’elle occupe à proximité du parc communal, que nous avons rencontré celle qui défend désormais les intérêts de l’équipe Crelan-Fristads dans les cross et ceux de la structure Fenix-Deceuninck Development (dirigée par les frères Christophe et Philip Roodhooft) sur route. Une fois dans le salon, vous ne voyez plus que lui, encadré et accroché au mur : le beau maillot arc-en-ciel gagné chez les espoirs. " Le cadre prend de la place mais pas de souci, il y a encore moyen d’ajouter un maillot de championne de Belgique ! ".