Anne Marie Habraken, directrice de recherche au fonds national de la recherche scientifique, estime que les microfissures ne sont pas forcément dangereuses : "Si elles sont là dès l'origine et n'ont pas bougé pendant 40 ans, ce n'est pas forcément inquiétant, dit-elle. Il faut surtout voir dans quelle direction cela va évoluer, et si ces fissures sont stables ou bien si elles vont se propager, se multiplier."
De son côté, Walter Bogaert, chimiste à l'université de Louvain, spécialiste des métaux et du nucléaire, est plus alarmiste. Doel 3 et Tihange 2 pourraient ne pas être les deux seuls réacteurs concernés.
"Dans le monde, il y a au moins vingt autres cuves de réacteurs, qui ont été faites par le même fabricant, indique-t-il. Il faut donc être prudent et attentif à une plus large échelle si jamais des phénomènes similaires sont détectés."
Digby Magdonald, spécialiste du nucléaire à Berkeley en Californie, craint quant à lui des conséquences graves si le problème est pris à la légère : rupture d'une cuve ou fuite dans l'eau de refroidissement. "Selon moi, tout propriétaire de centrales nucléaires devraient procéder à des tests par ultrasons", affirme-t-il, insistant sur le fait que cela vaut pour les 430 centrales existantes dans le monde, ainsi que les navires nucléaires.
En Belgique, Doel 1 et Doel 2 doivent encore faire l'objet d'examens. Les trois derniers réacteurs ne présenteraient pas de fissure.
T.M. avec Barbara Schaal