Nucléaire et climat : le gouvernement fédéral sous haute-tension

Philippe Walkowiak

© RTBF

 

La planète se dirige vers Glasgow et sa conférence " Climat ". Chez nous, le débat crée des tensions politiques, tant sur le nucléaire que sur la répartition des réductions de gaz à effet de serre entre les régions.

La tension monte dans la coalition fédérale et autour du gouvernement flamand.

Sortie du nucléaire

La Belgique a voté en 2003 la sortie du nucléaire à partir de 2015. Socialistes, libéraux et écologistes se trouvaient alors à la manœuvre. Puis, plus rien.

Agalev disparaissait, Ecolo se réduisait à peau de chagrin. Les autres formations ont enfoui le dossier. Entre crise bancaire puis institutionnelle et enfin sanitaire d’une part, et éclatement des compétences (si le nucléaire dépend du fédéral, les économies d’énergie, les émissions polluantes et l’éolien dépendent des régions, sauf l’éolien offshore dans le giron fédéral… vous suivez ?) de l’autre, la sortie du nucléaire a été abandonnée avant que le gouvernement de Charles Michel ne prolonge in extremis les centrales, confirme la sortie et enclenche un mécanisme de remplacement par des centrales au gaz.

Un dispositif validé notamment par le MR et la N-VA, mais qui leur donne à présent de l’urticaire. Cependant, les deux formations se retrouvent isolées.

Au fédéral, les six partenaires du MR s’en tiennent à l’accord de gouvernement qui prévoit une éventuelle prolongation de 2GW (soit pile poil les capacités de Doel 4 et Tihange 3). Les libéraux francophones ne disent pas autre chose, tout en contestant le mécanisme de recours aux centrales au gaz qui ils ont eux-mêmes contribué à créer, le tout sur fond de hausse du prix du gaz, tout à fait conjoncturelle.

La Flandre traîne à nouveau les pieds

Le gouvernement flamand refuse ainsi systématiquement les permis aux futures centrales au gaz, à la différence de la Wallonie. Cela finit même par inquiéter le patronat flamand (VOKA) qui craint son approvisionnement électrique dépendre uniquement à terme de centrales wallonnes ! Au port d’Anvers, des entreprises s’inquiètent.

Dans le même temps, la Flandre rechigne à prendre sa part dans la réduction des émissions de CO2. La Belgique va se rendre à la COP26 sans accord de répartition des efforts entre ses composantes.

Dans ces dossiers, il reste difficile à faire le partage entre le jeu politique et les projets de société. Les écologistes s’estiment portés par une vague, le MR version Bouchez choisit la confrontation et la N-VA de Bart De Wever n’a toujours pas digéré d’être évincée par l’Open-VLD d’Alexander De Croo du pouvoir fédéral.

Les chamailleries politiciennes ne sont jamais très éloignées, même sur des thèmes portant sur plusieurs générations.

 

@PhWalkowiak

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