Peut-être attendaient-ils simplement le 31 janvier ? À cette date, cela fera exactement 20 ans que la loi de sortie du nucléaire a été publiée au Moniteur. 20 ans pendant lesquels la Belgique a délaissé son avenir énergétique, au mieux reporté le problème de plus en plus tard, au point de tenter de tout ficeler dans une imminence qui n’en est plus une.

Procrastination

Cette négociation et l’accord qui en découle auraient dû intervenir depuis longtemps.

À ce stade, il devient inutile de revenir sur ce que les gouvernements passés (qui n’avaient pas les écologistes " dans les pattes "), n’ont pas fait mais bien de constater que la décision en passe (?) d’être prise aurait pu l’être depuis longtemps.

Dès l’accord de gouvernement connu (30 septembre 2020), on signalait déjà " qu’il faudra se résoudre à conserver les deux réacteurs les plus récents. Les écologistes obtiennent un peu de temps pour avaler la couleuvre ".

Fin 2021, avant l’explosion des prix du gaz mais déjà dans un contexte de forte hausse, le gouvernement devait déjà prendre attitude. Depuis, la partie de poker menteur se poursuit. Entre partenaires fédéraux et vis-à-vis d’Engie, qui dispose des plus gros atouts dans son jeu.

Accord connu

Les contours du futur nucléaire sont connus depuis… juillet. Il sera a minima, pour ménager les Verts :

  • Deux réacteurs uniquement prolongés jusqu’en 2035
  • Constitution d’une société mixte état – Engie pour gérer ces réacteurs
  • Un montant définitivement fixé pour la gestion du démantèlement et la gestion des déchets nucléaires

Pour chacun de ces points, Engie, dont le nucléaire ne constitue plus une priorité de développement, veillera surtout à ne pas perdre d’argent et l’État belge (donc le contribuable) devra y aller de sa poche.

Mais cela constitue également la différence majeure entre une multinationale et nos gouvernements successifs.

Dans ce dossier, Engie a toujours veillé à ses intérêts à moyen et long terme. Nos gouvernements n’avaient le nez que sur la prochaine échéance électorale, consacrant bien plus d’énergie (sic) à scinder un arrondissement électoral qu’au futur énergétique du pays.

En effet, quel responsable d’aujourd’hui assumera un éventuel souci d’approvisionnement en 2026, l’enfouissement des déchets nucléaires, les fermetures de 2035 ou les dérapages budgétaires inhérents à ce genre de dossier ? La responsabilité reste soluble dans l’élection.

@PhWalkowiak

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