Belgique

Nouvelles plaintes aux Musées royaux des Beaux-Arts : "On a peut-être trop peu soigné les conditions de travail", réagit le directeur

© Tous droits réservés

Les langues continuent de se délier en interne au Musée Royal des Beaux-Arts. Deux plaintes individuelles ont été introduites à l’encontre d’un membre du personnel des services de soutien. Les deux employés, auteurs des plaintes, sont accusés de ne pas suivre les procédures et d’être responsables des problèmes financiers du musée. Il est question aussi de harcèlement moral, d’abus de pouvoir, de menaces et de mépris.

Ces plaintes interviennent à peine deux mois après la publication d’une lettre ouverte sur la mauvaise gestion du Musée. Une lettre qui dénonçait aussi la politique de Michel Draguet, directeur des Musées Royaux des Beaux-Arts, et le climat de travail " toxique ". Elle avait été signée par 31 des 176 salariés des musées.

Si, cette fois-ci, les plaintes ne sont toutefois pas dirigées directement à l’encontre de Michel Draguet, il n’en est pas moins pointé du doigt pour autant. Il est accusé d’être coresponsable par manque d’intervention. Michel Draguet regrette, et indique : "On a peut-être trop peu soigné les conditions de travail, on va y travailler en concertation avec les partenaires sociaux, parce que c’est une de nos priorités. Il peut y avoir d’autres cas qui vont fleurir, parce que la parole se libère. C’est important, il faut que les gens puissent s’exprimer pour qu’on trouve les solutions adéquates".

Malaise dans l’institution

Toujours est-il qu’une lettre ouverte, suivie d’une enquête, et maintenant de deux nouvelles plaintes, cela commence à faire beaucoup au sein d’une même institution. Michel Draguet se défend et répond qu’il faut distinguer les différents événements. "La lettre ouverte et la demande d’une étude psychosociale pour un service du musée, c’est une chose. La plainte qui a été déposée, c’est une plainte de quelqu’un, d’un service, vers un autre service. C’est autre chose. En fait, cela signifie simplement que la relation entre les gens est compliquée. Mais si vous faites un tour dans la fonction publique, vous allez voir cela à peu près partout." Le directeur confie tout de même ne pas avoir perçu certains signaux. Il a par ailleurs proposé que son autoévaluation soit gérée par un bureau externe pour plus d’objectivité et de transparence.

Quant aux reproches qui lui sont faits, il maintient que, du fait de sa fonction, "il est normal d’attirer les reproches". Il a aussi exprimé des regrets : "J’ai parfois pu exprimer des réactions sous une forme qui a pu être perçue comme blessante et je le regrette […] Le but, maintenant, est de recréer une cohésion entre les équipes pour pouvoir continuer à aller de l’avant ".

Enquête psychosociale en cours

Le directeur confirme avoir pris contact avec les syndicats et demandé une enquête psychosociale. C’est Empreva qui s’en charge. Il s’agit de la cellule centrale du service interne commun de prévention et de protection au travail de l’Administration publique fédérale belge. L’enquête a démarré, Empreva a déjà mis en place la méthodologie. Son objectif à présent : faire la lumière sur tout le management aux Musées Royaux des Beaux-Arts. L’ensemble des membres du personnel va y participer. C’est Empreva qui gère toute l’enquête de façon indépendante. Michel Draguet explique que "si les gens s’expriment, mettent le doigt sur des problèmes, il faudra se mettre autour de la table pour voir comment les régler. Le but est de recomposer un vivre ensemble dans une période qui est une période de crise".

Il s’agit d’une nouvelle crise pour le musée, juste avant le début des rénovations prévues. Travaux pour lesquels un budget n’a toujours pas été approuvé.

Les résultats de l’enquête en interne d’Empreva ne sont eux pas prévus avant le mois de juin.

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous