Le plan stratégique que la Wallonie doit remettre à la Commission européenne en vue de la nouvelle Politique agricole commune (PAC 2023-2027) réserve 26% des paiements directs aux "éco-régimes", l’une des grandes nouveautés de la PAC, a annoncé lundi le gouvernement wallon en présentant ce plan.
La Wallonie n’aura donc pas recours à la dérogation permettant de descendre sous le seuil de 25% fixé par l’UE, et fera même un peu mieux, a souligné le ministre de l’Agriculture, Willy Borsus (MR).
Les éco-régimes sont de nouveaux paiements annuels qui doivent orienter les agriculteurs vers des pratiques plus durables, sur base volontaire. Les 26% visés par la Wallonie représentent 345 millions d’euros disponibles dans le "premier pilier".
Cet effort, alors que la PAC a vu son budget UE réduit de 18%, est rendu possible par un transfert de paiements : la diminution constante du cheptel en Wallonie libérera "mécaniquement" des montants sur les aides couplées, dont 50% seront attribués au maillage écologique et 25% aux prairies permanentes (les derniers 25% allant à d’autres écorégimes).
Dans ses choix, le gouvernement wallon a voulu "encourager une transition raisonnée" vers les modèles agricoles plus durables, a commenté le ministre-président Elio Di Rupo (PS). Les ambitions du plan stratégique wallon vont "au-delà des ambitions de l’UE", notamment en bio, a assuré la ministre Céline Tellier. La Wallonie vise en effet 30% de production biologique pour 2030, là où l’UE vise 25%.
Le plan favorise en outre l’agriculteur actif (plutôt que les sociétés de gestion ou autres), soutient davantage les jeunes agriculteurs et la reprise des exploitations, la production alimentaire autonome, etc.