Depuis 1861, l’atlas des voiries communales n’a fait l’objet d’aucune modification. En février 2014, un décret relatif aux voiries communales a été publié et a comme objectif de préserver l’intégrité, la viabilité et l’accessibilité des voiries communales pour en améliorer le maillage.
Le ministre régional Carlo Di Antonio (cdH) s’attaque à un vaste chantier qui ne sera sans doute pas des plus faciles car certains propriétaires terriens, privés ou publics, vont peut-être devoir déchanter. Mais, des communes ont décidé de relever le défi et ont ainsi reçu de la Région, un subside de 90 000 euros pour engager un géomètre pendant deux ans afin d’établir le premier relevé de terrain ; c’est ce que le décret régional appelle "la situation juridique".
La commune d’Ottignies/Louvain-la-Neuve est en avance par rapport aux autres communes parce que son géomètre a déjà effectué le travail et a pu ainsi pointé près de 300 kilomètres répartis en 27 cadrages sur toute l’entité.
Sébastien Daune a donc ainsi établi une base légale des voiries et peut dire à qui sur le papier appartient tel sentier en forêt ou tel chemin de campagne.
Mais sur le terrain, la situation est parfois toute autre et il arrive qu’un sentier traverse une propriété privée ou, au fil des temps, soit inclus dans un champ cultivé. On passe alors à "la situation de fait" pour voir in situ ce que sont devenues ces voiries.
"C’est maintenant aux dizaines de bénévoles d’entrer en piste, nous explique le géomètre. C’est grâce à leurs annotations, croquis, photos des endroits ciblés que nous pourrons déterminer si tel chemin vaut encore la peine d’être repris dans le futur atlas ou s’il y a par contre lieu de l’abandonne."
Mais c’est aussi à l’issue de ce travail de fourmi que les autorités communales devront prendre les décisions qui s’imposent et peut être procéder à des expropriations, s’il y a lieu.
"Tout cela est compliqué, confirme Cédric Du Monceau, l’échevin en charge de l’Urbanisme à Ottignies/Louvain-La-Neuve, car il s’agit de plusieurs droits qui s’opposent ; le droit de la propriété et le droit d’usage qui parfois se chevauchent. Et au fil des temps, ajoute l’échevin, l’un a pu prendre l’ascendant sur l’autre. Grace au travail des bénévoles, à leurs remarques quant à la typographie des lieux, l’usage qui en est fait ou encore la dangerosité de certains chemins par exemple, nous aurons ainsi une meilleure idée de ce qui est encore praticable et de ce qui ne l’est pas ou plus. Ou mieux encore de ce qui pourrait le redevenir."