Le plan hivernal annuel sera activé dès ce 1er novembre à Charleroi. Concrètement, cela signifie plus de places d'accueil dans les abris de nuit pour ceux qui n'ont pas de toit. 665 personnes ont ainsi été hébergées l'an dernier.
Mais le plan hivernal doit désormais contrer un phénomène qui prend une ampleur grandissante à Charleroi: les squats sont de plus en plus utilisés par les gens de la rue. Et il est très difficile d'avoir une idée exacte de leur nombre comme nous le précise Geneviève Lacroix qui est la coordinatrice du relais social: " La difficulté, c’est que ces squats ne sont pas tous connus mais qu’ils sont davantage situés en périphérie. On peut émettre plusieurs hypothèses à ce fait : des travaux, une ville en reconfiguration et un règlement mendicité auquel certaines personnes se conforment. "
Ce règlement mendicité a effectivement ventilé dans le grand Charleroi cette misère humaine qui concerne souvent des jeunes. Un public très déstructuré qui, généralement, a passé sa minorité dans des structures d’aide à la jeunesse ou de protection de la jeunesse. Et qui arrive avec moult problèmes notamment en terme de comportement: agressivité et violences commises en groupes repliés sur eux-mêmes. Le travail social devient plus difficile car, selon Geneviève Lacroix toujours, " Il y a des configurations de groupe et de bande qui demandent des outils et des approches différentes d’autrefois. " A trouver rapidement pour éviter une expansion du phénomène.
La gare de Charleroi-sud ouverte la nuit
Nouveauté de taille cette année: la SNCB va, à nouveau, laisser la gare de Charleroi-sud ouverte la nuit. Jérémy Wilmot, le coordinateur du plan grand froid carolo, explique : " La SNCB nous permet maintenant de laisser entrer les gens dans la salle des pas perdus. Les responsables refusaient cet accès mais, apparemment, ils ont expérimenté cet accès à la gare de Liège-Guillemins et il semblerait que cela se soit bien passé ces derniers temps. Au niveau du relais social, nous ne pouvons que saluer ce changement d’attitude dans le chef de la SNCB. "
Cette gare était jadis un lieu où les gens passaient des nuits quand ils n’étaient pas dans les structures d’hébergement officiels. Puis, lors de la décision de fermeture de la gare il y a maintenant quelques années, ces personnes se sont retrouvées à dormir le long des quais. Elles pourront donc passer cet hiver dans la chaleur de la salle des pas perdus.