"Nous refusons de participer à la division de la société et à la stigmatisation": des acteurs culturels se lèvent contre le Covid Safe Ticket

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Alors que le Covid Safe Ticket doit seulement entrer en vigueur à partir du 1er octobre, plusieurs institutions culturelles annoncent qu'elles refuseront d'appliquer une règle qu'elles jugent discriminatoires et contraire à leurs valeurs.

Invitées dans Déclic, Virginie Cordier, directrice du centre culturel de la Vénerie et Patricia Santoro, directrice de l'Association des centres culturels de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sont venues dire tout le mal qu'elles pensaient de cet accès réservé à ceux qui peuvent montrer patte blanche en terme de positivité Covid-19.

Elles réclament de pouvoir utiliser le "CIRM", c'est-à-dire, une check-list qui permet à l'exploitant d'une infrastructure permanente de passer au crible les risques liés à la Covid-19 pour son infrastructure. Une grande salle, bien ventilée, le port du masque peuvent aussi réduire le risque. Le Covid Safe Ticket peut être une option, disent-elles, par exemple pour les concerts, où il est compliqué de porter le masque et de garder les distance, mais pas une obligation.

La lettre ouverte qui rassemble les arguments de ces institutions :

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"Ce mécanisme est contraire à toutes les valeurs défendues par la culture qui garantit un espace protégé à la liberté d'expression et d'opinions, et assure la démocratisation effective en permettant l'accès de tous les publics" dit la lettre.

"Pas des agents de la force publique'

Pour les signataires, "les opérateurs culturels ne sont pas des agents de la force publique. Leur imposer une obligation de contrôle des publics est  une mission en totale contradiction avec les valeurs qu'ils portent". ". Nous refusons de participer à la division de la société et à la stigmatisation de certains publics" affirment-ils.

Les signataires évoquent même un argument épidémiologique: "Nous rappelons que le COVID SAFE TICKET ne garantit pas l'absence de transmission du virus. Le public vacciné pouvant être porteur du virus et le transmettre au public qui présente un test négatif lors de la représentation puisque le public est sans masque dans ce cadre". Et en déduisent que cette obligation et plutôt un enjeu politique auquel ils refusent d'être mêlés.


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"Nous demandons et accepterons uniquement des conditions qui permettent la sécurité sanitaire de nos publics, précisent-ils. Nous rappelons que des études internationales et maintenant belges attestant que les lieux culturels ne sont pas des lieux de contamination (pour rappel, des événements tests à 100% de jauge avec masque ont été réalisés et ont démontré la non dangerosité de nos activités)."

Des réactions violentes

D'autre part, le Covid safe Ticket entraînerait selon les signataires de la lettre des réactions violentes du public: "Certains annulent toutes leurs réservations pour la saison et assurent qu'ils ne reviendront pas dans les lieux qui imposent cette obligation en totale contradiction avec les valeurs portées par la culture. Cette situation qui est de votre unique responsabilité est également imputée aux opérateurs par des mails et des appels violents".

Ces différents acteurs culturels réclament donc l'annulation de l'obligation et que le Covid Safe Ticket reste un outil optionnel.

Une rencontre est prévue entre ces acteurs culturels et les autorités ce jeudi pour en débattre.



 

Déclic: des acteurs culturels se lèvent contre le Covid Safe Ticket

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