Canicules en série en Sibérie
Les données relevées cet été montrent que la fonte des glaces a été particulièrement flagrante entre le 31 août et le 5 septembre, sous l’effet d’une canicule centrée sur la Sibérie. En six jours, le rythme de la fonte de la banquise a été plus rapide qu’au cours d’aucune autre année figurant dans les annales. Le 20 juin dernier, la Sibérie avait déjà battu un nouveau record de température avec 38°C mesurés à Verkhoïansk. Du jamais vu à cette latitude réputée pour être le point le plus froid de l’hémisphère nord !
Le Groenland en première ligne
Au Groenland, une masse de glace de 113 km², soit presque deux fois la surface de l’île de Manhattan, vient de se détacher du Nioghalvfjerdsfjorden, le plus grand glacier existant encore dans l’Arctique. Un phénomène qui se reproduira encore sous l’effet du réchauffement climatique. Les scientifiques s’attendent dès lors à une réaction en chaîne. A mesure que la glace polaire va fondre, elle libérera de plus en plus d’étendues d’eau en lieu et place de la banquise.
"Il faut savoir que la neige et la glace, blanches, réfléchissent 90% des rayons du soleil, alors que l’eau n’en réfléchit que 10%. La présence de neige et de glace permet donc de limiter l’effet du réchauffement. Mais au fur et à mesure que la banquise disparaît, l’effet s’accélère car l’énergie solaire est de plus en plus absorbée par l’eau. C’est que qu’on appelle une 'boucle de rétroaction'", explique Hugues Goosse, Climatologue à l’UCL.
Un phénomène qui s’apparente à un cercle vicieux sous l’effet duquel le réchauffement s’auto-alimente. Ce qui explique qu’au cours des trente dernières années, les températures enregistrées dans l’Arctique ont augmenté plus de deux fois plus vite que dans le reste du monde.