Pour rappel, la note incriminée évoquait entre autres le départ des populations "aisées et cultivées" en dehors de Bruxelles et la croissance de "la population d'origine non-européenne" qui aurait pour conséquence d'orienter "de manière structurelle l'électorat vers les partis de gauche et de centre-gauche".
Une évolution considérée comme négative pour la STIB par l'auteur de ce document.
A ce sujet, Alain Flausch explique qu'il s'agit "d'un exercice solitaire fait par un collaborateur" de son entreprise. Autrement dit, celui-ci n'engage en rien la STIB. Et encore moins son directeur général qui rappelle qu'il a précisé "dès l'origine" qu'il n'était "pas d'accord avec cette note".
"Je ne souscris ni dans la forme, ni dans le fond" à cette note, a martelé le haut-fonctionnaire.
Une note que l'interviewé a qualifiée d'un "peu café du commerce" et de "fatras d'idées". "J'ai censuré cette note et je n'en ai repris aucun des termes", rajoute-t-il.
Dès lors, l'invité de Matin Première ne se reconnaît "aucune responsabilité" dans ce dossier. En conséquence, "il n'est même pas question de faire un pas de côté" malgré les demandes de certains responsables, notamment Rudi Vervoort (président de la section bruxelloise du PS) qui l'avait "invité à réfléchir" à sa responsabilité.
"Si on veut ma tête, on eput faire tout ce qu'on veut", affirme l'interlocuteur de Bertrand Henne, mais lui ne compte donc nullement démissionner.
"A la place de la gauche, je serais fier"
Bien qu'il semble prendre ses distances avec le document incriminé, le patron des transports publics de la capitale estime cependant qu'il ne contient "rien de stigmatisant" pour les "populations étrangères". Il a joute même qu'à "la place de la gauche, je serais assez fier" d'être considéré comme le meilleur garant des intérêts de ces populations.
Pour rappel, en matière de politique des transports, Alain Flausch n'a jamais fait mystère de ses préférences pour la droite. "J'ai l'impression que les partis conservateurs sont meilleurs pour le transport public. La droite investit davantage dans les infrastructures, les socialistes plus dans les gens. C'est valable dans toute l'Europe", avait-il notamment déclaré au journal espagnol El Pais en avril dernier.
Un point de vue qu'il a à nouveau exposé au micro de la RTBF ce matin.
Un bilan "unanimement reconnu et dans le monde entier"
"Même si cela paraît immodeste", précise l'administrateur-directeur général, "mon bilan est unanimement reconnu et dans le monde entier".
Précisons que l'homme est également président de l'UITP, l'Union internationale des transports publics.
Rappelant qu'il est parvenu, en 11 ans, à doubler la fréquentation des transports publics bruxellois, il tient à préciser qu'il n'y a en rien "de l'eau dans le gaz avec le gouvernement bruxellois".
"Je sais où va le bateau et j'ai toujours bien travaillé avec le gouvernement" régional, explique le haut-fonctionnaire qui, en outre, ne voit pas qui aurait envie de le remplacer à la tête d'une "boîte de 6500 personnes, d'une complexité extrême" dotée d'un budget de 500 millions d'euros.
Un bilan qui justifie, d'après l'intéressé, une augmentation de salaire. "Je demande une augmentation de salaire depuis 2005", rappelle l'invité.
"Je suis le seul employé de la STIB qui n'ait pas vu augmenter son salaire depuis 11 ans et
je trouve que mon bilan justifierait que l’on augmente mon salaire pour le
mettre au niveau des patrons d’entreprises comparables".
Précisons que le salaire annuel d'Alain Flausch est de 170 000 euros. Il souhaiterait le voir passer à 230 000 euros, soit une augmentation de plus de 30%.
Julien Vlassenbroek