Critique : ****
Le Varia a la bonne idée de les reprendre ensemble alors qu’elles on été créées l’une à Océan Nord, l’autre aux Tanneurs. La Nostalgie de l’avenir approfondit l’intériorité d’une œuvre archiconnue, La Mouette et nous la rajeunit avec grâce. La société de services part d’un phénomène social contemporain, avec un coup de bistouri théâtral très " soft" qui met à nu notre "petite" société d’exploitation. Deux petits chefs d’œuvre, très différents, avec le même regard aigu et attentif et la même chance d’avoir voyagé en France et d’y avoir été accueilli chaleureusement. A ne rater sous aucun prétexte. Ci-dessous quelques extraits de ma critique d’origine sur le site RTBF.be/
Citation
"La nostalgie de l'avenir": une" Mouette" revisitée, un Tchekhov subtil, resserré et rêvé.
"Myriam Saduis, prend le risque d’une adaptation à la fois épurée et enrichie (de " La Mouette " de Tchékov).
Epurée, puisqu’on ne retrouve ni Macha, rivale de Nina, ni son amoureux l’instituteur Medviedenko, ni l’intendant du domaine, Chamraiev.
Enrichie, parce que l’action ainsi resserrée permet d’aller à l’essentiel: le drame familial autour du suicide de Kostia et la lutte de deux esthétiques, l’ancienne, la conventionnelle, la superficielle, incarnée par Irina et Boris et la nouvelle, incarnée par Kostia…
…Toutes ces belles intentions prennent corps et vigueur grâce à l’engagement, mental et physique de quelques comédiens époustouflants : Aline Mahaux ici en Nina, confirme à chaque apparition sur nos scènes sa maturité et son charisme exceptionnels. Son jeu, très physique, porte en lui une dynamique totalement convaincante. Pierre Verplancken, Kostia nous a séduits par sa sobriété et son intériorité. Le jeu théâtre/cinéma dont il fait des essais successifs lui va à merveille "
C. Jade Rtbf.be"/Culture janvier 2012
Fin de citation
NB : depuis la création, deux rôles importants sont portés par deux nouveaux acteurs, Soufian El Boubsi (Trigorine) et Nathalie Rjewsky(Arkadina). Une occasion, pour ceux qui n’ont vu "que" la création, en janvier 2012, de se rafraîchir la mémoire, et de voir une autre interprétation après le beau parcours de l’œuvre, à Avignon, (Théâtre des Doms) et la belle tournée en France, cette saison.