Imaginons malgré tout que l’entreprise puisse compter sur le télétravail de tous ses travailleurs car tous auraient opté librement pour le travail à domicile. L’entreprise ferait peut-être des économies de chauffage. Mais comment devrait-elle indemniser les travailleurs en télétravail ?
Actuellement, la convention collective de travail N°85 qui régit le télétravail ne prévoit une intervention financière de l’employeur que dans un cadre précis. "Elle impose uniquement à l’employeur de dédommager pour les frais de communication. Ce sont des montants relativement peu importants, tels le coût d’une connexion internet ou d’un abonnement téléphonique", explique Me Noël Lambert, du cabinet d’avocats Sotra.
Pour les frais de chauffage et d’électricité de l’employé en télétravail, rien n’est obligatoire. "L’ONSS et l’administration fiscale admettent que l’employeur indemnise de manière plus importante le travailleur, mais dans l’absolu il n’y a pas d’obligation", explique Me Lambert. Ce montant admis est plafonné par l’ONSS et l’administration fiscale. Il est au maximum de 142,95€ par mois lorsque le travailleur effectue une partie de son travail à domicile et peut couvrir, par exemple, les frais de chauffage, d’électricité, d’aménagement d’un bureau. Cette intervention financière, laissée au bon vouloir de l’entreprise, peut donc varier de 0 à 142,95€…
Selon les entreprises, donc, le salarié qui accepterait de prester en télétravail pour permettre à l’entreprise de couper le chauffage un jour, ne bénéficierait pas obligatoirement d’un coup de pouce financier de son employeur pour se chauffer chez lui, au boulot.