Les premières traces de discussions autour de la présence de graphène dans le vaccin Pfizer remontent à la publication d’un rapport de Pablo Campra, professeur à l’université espagnole d’Almería. Daté du 28 juin, ce document fait état d’une observation au microscope de ce qui serait un échantillon de vaccin, dont la composition présenterait de fortes similitudes avec celle de l’oxyde de graphène. Partagé massivement dans les milieux antivaccins contre le Covid-19, le rapport a rapidement fait l’objet de plusieurs articles de vérifications, en espagnol et en français, qui ont mis en exergue son caractère non-scientifique et le fait qu’il ne constitue en rien une preuve de la présence de graphène dans le vaccin Pfizer.
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L’université d’Alméria a d’ailleurs tenu à expliciter sa position à travers un communiqué sur Twitter : "Il est absolument faux que l’Université d’Almería ait réalisé une étude scientifique avec les résultats publiés par ces médias, qui, d’autre part, déforment le contenu d’un rapport non officiel d’un professeur d’université sur l’analyse d’un échantillon d’origine inconnue avec une absence totale de traçabilité."
Dans les milieux francophones, la spécialiste de la santé publique, de la gériatrie et du vieillissement Astrid Stuckelberger, s’est également fait le relais de ces théories. Intervenante dans le film coronasceptique "Hold-up", elle a notamment relayé cette rumeur lors d’une intervention dans le média alternatif LaUneTv, lancé par l'ancien journaliste Richard Boutry, connu pour sa ligne éditoriale à tendance complotiste.
Plusieurs vidéos circulent également sur les réseaux sociaux, prétendant montrer du graphène et des expérimentations sur les réactions du matériau en présence d’un aimant. Comme expliqué par "Les Observateurs" de France 24, ou encore AFP factuel, ces vidéos ne montrent en réalité ni du graphène ou de l’oxyde de graphène, ni ses propriétés magnétiques.