Y a-t-il vraiment moyen de dépolitiser ces nominations ? "En partie du moins, en veillant à vérifier la compétence (test) avant de laisser le choix final au pouvoir politique", répondait Christian de Visscher.
Quant à savoir si on peut vraiment forcer une dépolitisation ? "C'est beaucoup plus difficile, car les partis n'ont pas forcément intérêt à dépolitiser. Pour eux, les fonctionnaires politisés relaient de l'information souvent utile. Maintenant, il ne faut pas en déduire que tous les fonctionnaires ayant bénéficié d'un coup de pouce politique n'agissent que dans l'intérêt de leur parti ...Une fois en place, la plupart d'entre eux ont le souci de défendre l'intérêt général", a écrit le professeur de management public à l'UCL.
Ce qui ne veut pas forcément dire que la réforme Copernic a été inutile car elle "a permis de limiter dans une certaine mesure la politisation des hauts fonctionnaires au niveau fédéral. Seules les personnes ayant réussi l'épreuve organisée par Selor peuvent être nommées", a-t-il expliqué. On peut d'ailleurs très bien entrer dans la fonction publique sans carte de parti mais cela se complique si l'on veut postuler pour un poste-clé : "Pour un poste-clef, il est très rare qu'il aille à quelqu'un qui n'a pas de soutien politique affirmé".
Les recours, eux, restent limités : "Si la nomination est régulière, c'est-à-dire conforme à la loi, il n'y a pas grand chose à faire. En revanche, si la nomination est irrégulière, il faut introduire un recours au Conseil d'Etat. Mais la procédure est souvent très longue....".
Mais "la situation n'est pas pire qu'ailleurs", affirme notre invité pour qui le Canada serait un bon exemple à suivre. Là-bas, "les haut fonctionnaire s'évaluent eux-même et soumettent au Premier ministre une proposition au gouvernement, ce qui limite les influences politiques et permet de placer des personnes très compétentes", des personnes dont on a testé au préalable les compétences via un système transparent (équivalent du Selor). Un système qui fonctionne "plus ou moins bien" car au Canada aussi, "le politique a toujours le dernier mot".
Ce qui est quand même mieux que chez nous où ce sont les partis qui proposent de manière complètement aléatoire les candidatures, sans obligation de tester les capacités, a précisé en substance Christian de Visscher.
C. Biourge
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Quant à savoir si on peut vraiment forcer une dépolitisation ? "C'est beaucoup plus difficile, car les partis n'ont pas forcément intérêt à dépolitiser. Pour eux, les fonctionnaires politisés relaient de l'information souvent utile. Maintenant, il ne faut pas en déduire que tous les fonctionnaires ayant bénéficié d'un coup de pouce politique n'agissent que dans l'intérêt de leur parti ...Une fois en place, la plupart d'entre eux ont le souci de défendre l'intérêt général", a écrit le professeur de management public à l'UCL.
Ce qui ne veut pas forcément dire que la réforme Copernic a été inutile car elle "a permis de limiter dans une certaine mesure la politisation des hauts fonctionnaires au niveau fédéral. Seules les personnes ayant réussi l'épreuve organisée par Selor peuvent être nommées", a-t-il expliqué. On peut d'ailleurs très bien entrer dans la fonction publique sans carte de parti mais cela se complique si l'on veut postuler pour un poste-clé : "Pour un poste-clef, il est très rare qu'il aille à quelqu'un qui n'a pas de soutien politique affirmé".
Les recours, eux, restent limités : "Si la nomination est régulière, c'est-à-dire conforme à la loi, il n'y a pas grand chose à faire. En revanche, si la nomination est irrégulière, il faut introduire un recours au Conseil d'Etat. Mais la procédure est souvent très longue....".
Mais "la situation n'est pas pire qu'ailleurs", affirme notre invité pour qui le Canada serait un bon exemple à suivre. Là-bas, "les haut fonctionnaire s'évaluent eux-même et soumettent au Premier ministre une proposition au gouvernement, ce qui limite les influences politiques et permet de placer des personnes très compétentes", des personnes dont on a testé au préalable les compétences via un système transparent (équivalent du Selor). Un système qui fonctionne "plus ou moins bien" car au Canada aussi, "le politique a toujours le dernier mot".
Ce qui est quand même mieux que chez nous où ce sont les partis qui proposent de manière complètement aléatoire les candidatures, sans obligation de tester les capacités, a précisé en substance Christian de Visscher.
C. Biourge
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