Noir Jaune Blues, et après: cinq doléances principales

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Par Fabrice Grosfilley

Quinze communes ou  quartiers visités, 40 journalistes mobilisés; l'équivalent de 285 journées de travail passées en immersion, sur le terrain, sans objectif défini à l'avance, pour prendre le temps d'écouter et d'analyser sans idées préconçues. L'opération "Noir Jaune Blues, et après ? " touche à sa fin après 8 mois de travail. Le moment pour les rédactions de la RTBF et du Soir de tenter d'en tirer des conclusions. Avec humilité et nuances, car nos reporters ont fait remonter une réalité complexe, un kaléidoscope d'impressions et de constats où ce qui est vrai dans un quartier ne l'est pas forcément dans l'autre, il faut donc se méfier des généralités. De ce gigantesque travail d'observation et d'écoute nous retenons 5 grandes problématiques. Des demandes fortes qui émanent de la population belge, parce que ces thématiques touchent directement la vie quotidienne, le sentiment de bien être, la capacité à tisser du lien social. Cinq conclusions en forme de "cahier de doléances" qui devront trouver leur place dans les débats des prochains mois.

1. Repenser la mobilité

Bouchons, stationnement payant ou difficile, offre de transports en commun insuffisante : des difficultés rencontrées presque partout, que ce soit en ville ou en zone rurale.

2. Habiter mieux

Paradoxalement, on construit beaucoup, la campagne est grignotée, mais beaucoup de  logements restent inaccessibles aux revenus modestes ou moyens. Dans les grandes villes les logements des quartiers populaires sont parfois insalubres.

3. Ecouter les jeunes

La jeunesse souffre d'un manque de perspectives, souvent liées à l'absence d'emploi. Les nouvelles générations ont la conviction qu'elles vivront moins bien que les précédentes. Les jeunes ont aussi le sentiment qu'on ne les écoute pas et que l'offre culturelle ne correspond pas à leurs gouts.

4. Vaincre la peur de l'autre

La mixité n'existe pas, la communautarisation est une réalité, on se mélange pas, on évolue en parallèle. Nous n'avons pas peur de l'autre, même s'il est différent,  si nous le connaissons, mais nous redoutons celui que l'on ne connait pas. On craint de se retrouver étranger chez soi.

5. Retrouver la confiance

Nous avons peur du changement et des mutations. la perte de confiance dans les institutions et le désintérêt pour la politique sont très partagés. La méfiance touche les médias dont on estime qu'ils délaissent ou caricature la réalité du terrain.

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