Une délégation a été reçue par le gouvernement. Les syndicats ont pris la parole à l’issue de cette rencontre qui a duré une petite heure. "On a été reçus par tout le gouvernement, ce qui est positif, mais on n'a pas reçu grand-chose", a réagi Joseph Thonon, de la CGSP-Enseignement, à la sortie de la réunion.
Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles propose aux enseignants 100€ répartis sur trois ans, versés dans le cadre de la prime de fin d'année, soit une dépense de 32 millions d’euros pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, du "bla-bla-bla" et des "cacahuètes" pour les syndicats. Concernant les négociations sectorielles, il n’y aura pas un penny en plus", a dénoncé de son côté Joseph Thonon, de la CGSP-Enseignement. "C'est la grande déception", a réagi Roger Lahaye, de la CSC-Enseignement pour qui il s'agit de "100 euros répartis sur trois ans, dans un rattrapage d'une prime de fin d'année que, depuis trop longtemps, est déjà inférieure à celles des autres fonctionnaires".
Pour les représentants syndicaux, le gouvernement n’a rien proposé de neuf pour apaiser le malaise des enseignants, que ce soit pour lutter contre la pénurie d’enseignants, la fin de carrière ou l’amélioration des conditions de travail. "On nous propose beaucoup de groupes de travail dans l'accord sectoriel", a résumé Masanka Tshimanga, présidente de la SLFP-Enseignement. "Nous avons peur qu'ils n'aboutissent pas à quelque chose de concret et à du changement dans les conditions de travail et dans le bien-être au travail pour nos affiliés", a-t-elle ajouté.
Aussi, les syndicats des enseignants espéraient des reports de mesures du pacte d'excellence. "Il y a quelques reports, mais les grosses mesures phare, comme l'évaluation des profs, c'est toujours programmé. Donc, on a peur que ça mène au clash", s'est inquiété Joseph Thonon, de la CGSP-Enseignement.
"Je crois que nous allons devoir revenir à 20.000", a ainsi lancé Roland Lahaye, de la CSC-Enseignement.
Quelles suites les syndicats donneront-ils à cette journée de grève et de manifestation? "On va voir avec nos affiliés", a réagi Joseph Thonon. "C'est une année difficile, il y a du retard scolaire. Donc, on va voir. Est-ce que la grève est encore adaptée?", a poursuivi le leader de la CGSP-Enseignement. Il faudra donc voir comment les syndicats adapteront la suite de la mobilisation à la fin de l'année scolaire. "On ne manquera pas d'imagination", a averti Roger Lahaye, de la CSC-Enseignement.
Pour la ministre de l'Enseignement, Caroline Désir, cette manifestation, "c'est un message qu'on doit entendre". Elle dit comprendre que le personnel enseignant soit épuisé après les mois de gestion de crise, que les variants Delta et Omicron ont empêché que cette année scolaire soit plus appaisée et que "cela fait ressurgir à la surface beaucoup d'autres demandes qui existaient depuis longtemps dans l'enseignement, que ce soit par rapport aux conditions de travail, à la pénurie des enseignants ou d'autres choses".
Dans les réponses apportées aux revendications syndicales, la ministre confirme le report de certains chantiers du pacte pour un enseignement d'excellence "qui étaient liés à une surcharge administrative supplémentaire", selon Caroline Désir.
"Ma porte sera toujours ouverte", ajoute Caroline Désir, à l'égard des syndicats de l'enseignement, les invitant à poursuivre la concertation.