Parmi les musiciens partisans de Napoléon, on a un temps pu compter Beethoven, qui était totalement séduit par l’idéal de la Révolution : la liberté pour tous, l’égalité des droits des citoyens, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Tout ça était incarné par Napoléon (en tout cas dans un premier temps).
Beethoven rêve de venir composer à Paris, la ville des idéaux de la Liberté, et la ville de Bonaparte, évidemment. Il va donc tenter de se faire remarquer, en dédiant par exemple une Sonate pour violon et piano au violoniste Rodolphe Kreutzer, qui était un musicien proche de Bonaparte. Mais ce ne sera pas suffisant pour attiser l’intérêt de Napoléon. La suite, on la connaît : Beethoven va imaginer quelque chose de plus grandiose encore, une symphonie, la fameuse Symphonie héroïque, qu’il veut dédicacer à l’homme qu’il admire. Mais quand il l’achève en 1804, le profil de son idole (autoproclamée consul entre-temps) a un tout petit peu changé, et il ne pourra plus dédier sa symphonie qu’à la mémoire de cet homme, et à l’idéal qu’il représentait.