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Namur: une employée titres-services volait ses clients, elle écope d'une peine de travail

Les cas de vols sont plutôt rare

© Flickr - sorin599

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Par Colette Jaspers

Les différents clients avaient remarqué que des objets avaient disparu chez eux. Après une visite domiciliaire chez Anan B., la police avait découvert une véritable caverne d'Ali Baba.

La femme de ménage ne revendait pas ces bijoux, elle les gardait. Elle a expliqué au tribunal qu'elle agissait un peu par jalousie car "ces personnes avaient tout" et elle "n'avait rien". Comme elle connaissait une situation difficile, elle s'est servie allègrement.

"Elle travaillait si bien. Elle était si aimable. Quand j'ai su qu'elle volait, je ne voulais pas croire que c'était elle", avait expliqué une dame constituée partie civile à l'audience d'octobre dernier.

Le ministère public avait requis un an d'emprisonnement sans s'opposer au sursis et son avocat avait sollicité une peine de travail. Le tribunal fait droit à cette demande estimant qu'une peine de travail lui fera prendre conscience de la gravité de ses actes tout en évitant son déclassement social.

Pour rendre ce verdict, le tribunal retient notamment la rupture de confiance qu'elle a engendrée entre elle et ses clients, la multiplicité des faits et la longueur de la période infractionnelle (cinq ans) mais également son absence d'antécédent.

Un phénomène pas très courant au sein des entreprises de titres-services

Être victime d'un vol de la part de la femme de ménage, cette crainte vous a peut-être un jour ou l'autre traversé l'esprit si vous avez recours à ce genre de services ménagers. Mais ces faits sont, apparemment, exceptionnels. Pas de statistiques précises mais du côté des employeurs du secteur, on indique que les cas sont rares. Exemple à Namur où Nathalie Garcia emploie plus de 600 travailleurs, chaque année elle reçoit moins d'une dizaine de plaintes qui, le plus souvent, se révèlent non fondées :

"Ces objets refont parfois surface une semaine après parce que l’utilisateur les a rangés à un endroit qu'il avait oublié. Maintenant, on a des plaintes de l'ordre de 3 ou 4 plaintes par an mais qui ne sont jamais justifiées et où l' utilisateur ne porte pas systématiquement plainte et donc il n'y a pas de preuve que c'est l'aide-ménagère qui a volé l'objet"

Dans les cas les plus sérieux, l'employeur suggère, à chaque fois, de déposer plainte à la police. Mais en dix ans, Nicole Garcia n'a eu à gérer que deux cas graves avec un licenciement immédiat et là, attention aux clichés : "Un des deux cas que nous avons dû licencié, c'était une dame à qui on aurait donné le bon dieu mais elle a fait de bien vilaines choses. On ne doit pas trop se fier aux apparences".

Pour détecter d'éventuels problèmes, l'employeur s'informe généralement sur le passé du travailleur, dans la conversation, Nicole Garcia nous explique aussi que certaines aidantes à domicile vivent des fins de mois difficiles et qu'il est donc recommandé d'éviter les tentations inutiles en laissant traîner bijoux ou de l'argent.

 

Patrick Michalle et Belga

Faut-il craindre les vols en utilisant les titres-services?

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