Myriam Louyest investit le Salon royal de la Gare centrale à Bruxelles. Le lieu rarement ouvert au public se dissimule derrière deux grandes portes en bois exotique, surmontées par le lion héraldique de la Belgique et la devise du pays, L’union fait la force. L’espace conçu pour le Roi Baudouin a été dessiné en 1952 par Maxime Brunfaut, un élève de Victor Horta.
Myriam Louyest invite à un voyage imaginaire en toute transparence. Un bâton de verre accompagne en rêve le promeneur. Un livre de verre est déposé sur un divan de cuir. Des bris de verre parsèment le sol sous l’horloge aux aiguilles arrêtées. Le temps paraît suspendu dans ce lieu qui semble ne jamais avoir été occupé. Le roi se serait installé une seule fois dans le salon marqué toutefois par les symboles de la royauté, les dorures et les couronnes ornant le mobilier. Myriam Louyest révèle discrètement la présence ou l’absence du monarque par une intervention subtile. Deux larmes en verre déposées sur un accoudoir rappellent le souvenir du roi triste.
Myriam Louyest s’est également inspirée des veines du marbre arabescato qui orne les murs du salon royale, car les traits évoquent des reliefs de montagne. Adepte de la randonnée, elle dépose sur une table une carte aux tracés imaginaires qui suggèrent des chemins de randonnée avec en guise de repère un petit triangle de verre rouge et blanc qui indique que " vous êtes ici " ou en rêve sur un sentier de GR.