Le succès est au rendez-vous et, début 1900, l’électricité va encore booster l’affaire. Les véhicules électriques issus de notre propre industrie commencent à remplacer dans les agglomérations les machines à vapeur qui, elles, continuent d’arpenter les longues distances dans les zones rurales. La première Guerre mondiale donnera un coup de frein à l’évolution. Des lignes sont démontées par l’occupant mais celles qui ne le sont pas joueront un rôle essentiel. Et après la guerre le développement reprendra rapidement avec, en plus, les enjeux de la reconstruction du pays.
Pendant l’Entre-deux-guerre, apparaissent les premiers autobus mais pas encore de quoi faire trop d’ombre au tram vicinal qui, infatigablement, sert le pays. C’est également l’époque ou la vapeur s’efface au profit d’autorails à moteur thermique.
Les véhicules électriques devenant de plus en plus confortables, rapides et fiables, les trams assurent de prestigieuses relations un peu partout dans le pays. Entre Charleroi et Mons ou Namur ; entre Liège, Tongres ou Saint-Trond ; entre Bruxelles et Waterloo, Ninove, Hal ; entre Anvers et Hamme, Boom, … entre Knokke et La Panne, partout le vicinal transporte de et vers les pôles d’activité. Mais la deuxième Guerre mondiale éclate. Le vicinal y jouera à nouveau un rôle essentiel car les chemins de fer, les bus, les camions sont réquisitionnés par l’occupant. Après guerre, une partie du réseau est reconstruit. Mais le déclin s’amorce et, doucement, les bus se substituent aux motrices sur rail sur les lignes les moins utilisées.
La prospère Belgique maintiendra une grande partie de ses lignes vicinales jusque dans les années 60, entre autres pour la prestigieuse Expo 58. Mais bus, camions et voitures arrivent en masse, et le mode de vie " à l’américaine " est beaucoup plus tendance. Le tram séduit de moins en moins et face à une automobile offrant une liberté sans limites, le déclin est rapide. Les lignes sont fermées les unes après les autres.
Les volontés de modernisation sont timides, et rien, ou si peu, n’aboutira. Les dernières lignes de Bruxelles vers Grimbergen et Wemmel ferment en 1978, les dernières lignes de Charleroi en 1988 et vers La Louvière en 1993. Le métro de Charleroi (MLC) est un des derniers descendants de ce vicinal, ainsi que le tram de la Côte belge. Ce sont d’ailleurs les deux derniers survivants de cette épopée. En 1989 la Belgique est régionalisée, la SNCV dissoute et ses missions transférées aux sociétés régionales flamande (De Lijn – VVM) et wallonne (TEC – SRWT). Le tram vicinal a vécu.