Le 30 décembre 1777, Maximilien III, Prince-Electeur de Bavière, décède de la variole sans héritiers. Munich devient alors le centre d’intérêt des prétentions territoriales des possibles successeurs. Parmi ceux-ci, Charles-Théodore, électeur palatin, soutenu par Joseph II d’Autriche dans un accord qui aurait pu changer la politique de nos régions, puisqu’en échange d’une partie de la Bavière, Charles-Théodore pensait recevoir les Pays-Bas espagnols. Pourtant, Charles-Théodore voit peu à peu son rêve s’effacer et l’Autriche annexer toujours un peu plus de territoire. La présence autrichienne en Bavière déclenche rapidement une levée de boucliers et la Prusse, l’électorat de Saxe, la France et Catherine II, Impératrice de Russie, se dressent contre l’archiduc d’Autriche. Les troupes sont préparées, armées et déplacées stratégiquement ; les ambassadeurs courent entre Vienne, Berlin, Munich et Dresde avec l’espoir de régler le conflit sans mettre l’Europe centrale à feu et à sang ; quelques raids ont lieu, mais aucune bataille notable. C’est ce que l’on appelle une "guerre de cabinet". Une guerre sans bataille, mais pas sans morts… Certains historiens portent à 20.000 le nombre total de pertes armées, des pertes principalement dues aux mauvaises conditions et à la famine. Sous cet éclairage, le surnom donné à la guerre de succession de Bavière prend tout son sens tragique.
L’instabilité politique née de ce conflit aura, bien évidemment, une influence majeure sur le mécénat artistique. Parmi les victimes collatérales des ambitions territoriales autrichiennes se trouve un compositeur qui, pourtant, fera, quelques années plus tard, la gloire de Vienne : Wolfgang Amadeus Mozart.