Cinéma

Mostra – jour 1 : "Madres Paralelas", retour au mélodrame pour Almodovar

L’arrivée de Pedro Almodovar et de Penelope Cruz à la Mostra

© 2021 Jacopo Raule /Getty Images

Par Hugues Dayez

Une fois n’est pas coutume, Pedro Almodovar, éternel candidat à la Palme d’Or de Cannes, a cette fois choisi le rival de la Croisette, la Mostra de Venise, pour présenter son nouveau film, "Madres paralelas", au gala d’ouverture de la compétition officielle.

Madres Paralelas

L'affiche du film "Madres Paralelas"

De quelles mères s’agit-il ? Ce sont deux femmes de génération différente. L’une, Janis, va avoir quarante ans, l’autre, Ana, sort à peine de l’adolescence. Elles se retrouvent côte à côte dans le même hôpital pour accoucher, et vont rapidement sympathiser parce qu’elles sont, toutes les deux, des futures mères célibataires. Janis a carrément grandi dans un monde sans hommes, car son arrière-grand-père et son grand-père ont été assassinés par les fascistes pendant la Guerre d’Espagne.

lire aussi : Le téton de trop, l’affiche du film "Madres Paralelas" déplaît à Instagram

Avec ce "Madres Paralelas", Pedro Almodovar renoue avec son genre de prédilection : le mélodrame au féminin. Mais c’est la première fois qu’il utilise ce genre pour aussi aborder les plaies mal cicatrisées de son pays, l’Espagne, et les fantômes du franquisme. C’est donc à la fois un drame sentimental et un film politique, une manière pour la cinéaste de continuer à explorer ses obsessions tout en essayant de se renouveler. Sans atteindre la force de "Tout sur ma mère", de "Parle avec elle" ou encore de "Volver", "Madres Paralelas" fait partie des films aboutis du cinéaste, même si, à 70 ans passés, il ne surprend évidemment plus beaucoup…

MADRES PARALELAS de Pedro Almodóvar

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Les promesses

Reda Kateb et Isabelle Huppert à la Mostra 2021

Autre star présente à la Mostra pour cette soirée d’ouverture : Isabelle Huppert.

C’est une grande habituée du Festival de Venise : par le passé, elle y a remporté 2 prix d’interprétation, avec deux films de Claude Chabrol, "Une affaire de femmes" et "La cérémonie", et elle a même remporté un Lion d’Or spécial pour l’ensemble de sa carrière. Cette année, elle vient présenter un film français signé "Les promesses", qui a ouvert hier la section "Orizzonti", une section parallèle non compétitive du Festival.

Dans ce film, Huppert incarne une femme politique, plus précisément la maire d’une banlieue de Paris qui se bat bec et ongles pour obtenir du gouvernement une aide financière pour rénover une cité complètement insalubre, tout ça sur fond de campagne électorale. "Les promesses" est un film politique très bien écrit, et qui montre bien le combat d’une provinciale face à Paris qui tire les ficelles… Le réalisateur, Thomas Kruithof avait déjà signé un excellent film d’espionnage avec François Cluzet, "La mécanique de l’ombre", confirme ici son talent et, aux côtés d’Huppert, offre un beau rôle à l’excellent Reda Kateb.

En résumé, avec d’un côté " Madres parallelas " avec Penelope Cruz et de l’autre " Les promesses " avec Isabelle Huppert, la Mostra 2021 a réussi son ouverture.

 

 

Les Promesses, avec Isabelle Huppert

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Inscrivez-vous à la newsletter à la Chronique de Hugues Dayez

Chaque mercredi, recevez dans votre boîte mail la chronique du spécialiste Cinéma de la RTBF sur les sorties de la semaine.

Articles recommandés pour vous