"Je ne peux pas respirer": bravant la pandémie de coronavirus, des milliers de manifestants indignés ont commencé à se rassembler samedi à travers la planète pour dénoncer les inégalités raciales et les brutalités policières ayant conduit à la mort de George Floyd.
De Sydney à Londres, en passant par Paris ou Montréal, de multiples rassemblements sont prévus durant le week-end en hommage à ce Noir américain asphyxié par un policier blanc fin mai à Minneapolis. A Bruxelles, une action statique sera tolérée ce dimanche. A Liège, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce samedi devant la guerre des Guillemins.
Sa mort a provoqué un mouvement de protestation historique ayant débordé des frontières de son pays et ravivé les aspirations à un véritable changement.
En Australie, violences contre les Aborigènes
En Australie, première à ouvrir le bal de l'indignation mondiale, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à travers le pays, brandissant des banderoles "Je ne peux plus respirer", en référence à la plainte prononcée par George Floyd, dont le cou a été obstrué pendant près de neuf minutes par le genou du policier qui l'avait arrêté pour un délit mineur.
Pour les organisateurs australiens, nullement refroidis par l'appel du gouvernement à rester chez soi en raison de la crise sanitaire, cette affaire trouve de nombreux échos dans leur pays.
Ils ont expliqué qu'ils souhaitaient aussi dénoncer le taux d'emprisonnement très élevé parmi les Aborigènes, et les morts - plus de 400 ces trente dernières années - de membres de cette communauté alors qu'ils étaient détenus par la police.
A Sydney, le défilé a été autorisé quelques minutes avant qu'il débute, par une décision de justice revenant sur une précédente interdiction.
"Le fait qu'ils aient essayé de nous empêcher de défiler, cela donne encore plus envie aux gens de le faire", a estimé Jumikah Donovan, parmi la foule.
Beaucoup de manifestants arboraient des masques de protection et tentaient de respecter les barrières sociales du mieux qu'ils pouvaient.