Montée en popularité du foot US en Belgique : "Je pense que d’ici peu, le football américain va trouver son moment de gloire"

En Belgique, le Super Bowl représente à peu près le seul moment de l’année où l’on parle de football américain. Lorsque le Covid ne joue pas les trouble-fêtes, certains clubs de chez nous organisent un événement spécial pour suivre ce match au sommet. Pascal Decoo, président des Brussels Tigers affirme l’intérêt porté par les Belges pour cet événement mondial : "D’habitude, nous organisons une grande soirée, c’est la nuit du Super Bowl. On rassemble des joueurs, des anciens, des supporters, tout le monde est le bienvenu. En Belgique, il y a énormément de fans de football américain qui ne sont pas joueurs mais qui regardent le Super Bowl. C’est une belle occasion pour rassembler les gens mais cette année encore le Covid nous en empêche."

Entre l’annonce d’événements sur Facebook (soirée spéciale pour le Super Bowl, initiation au foot US,…) pour faire connaître cette discipline et les matches que l’on peut regarder plus facilement qu’auparavant, les réseaux sociaux participent grandement à la démocratisation du football américain. "Il y a 30 ans, le Super Bowl était le seul match de football américain qu’on arrivait à voir. Il fallait en plus se rendre dans certains bars qui avaient une diffusion satellite. C’était compliqué de voir une rencontre autre que le Super Bowl. Aujourd’hui les diffuseurs se font de plus en plus nombreux et ramènent donc davantage de spectateurs", raconte Pascal Decoo.

"Les gens aiment le football américain mais ils ne savent pas toujours comment y accéder. On va lancer des actions dans les écoles et dans les maisons de jeunes pour essayer de ramener encore un peu plus de population. Des jeunes cherchent parfois une activité et ils pourront certainement trouver leur bonheur dans le football américain", croit dur comme fer le président des Brussels Tigers. Il se veut rassurant concernant l’accessibilité de ce sport. "Le football américain s’ouvre à tous les gabarits. Chez nous, on accorde beaucoup d’importance à la variété dans les profils. On veut absolument recruter beaucoup de joueurs et aller chercher des talents cachés dans la population. On a actuellement 3 étudiants aux Etats-Unis, mais aussi des joueurs en première division allemande, en France et en Suisse. Nous avons aussi un joueur qui est dans les prospects NFL, cela veut dire qu’il est surveillé par la National Football League", poursuit Pascal Decoo.

J’espère que le football américain connaîtra la même croissance que le hockey chez nous

En 9 ans, les membres des Brussels Tigers ont doublé, passant de 200 à 400. Même si les 3000 affiliés en Belgique paraissent anecdotiques comparés aux quelques 4.5 millions de licenciés aux Etats-Unis, Pascal Decoo espère que le football américain connaîtra la même évolution que le hockey : "Je pense que d’ici peu le football américain va trouver son moment de gloire. Le sport va devenir de plus en plus accessible, notamment avec le développement du flag football (football américain sans contact) dans les écoles. A partir du moment où ce sport sera plus connu, je pense qu’on va voir une expansion assez importante. J’espère que le football américain pourra faire une croissance de la même manière que le hockey a eu chez nous. Le flag football va rejoindre les Jeux olympiques dans les prochaines années et on espère y envoyer une équipe belge le plus rapidement possible."

Un bel objectif compte tenu du succès qu’a désormais le hockey en Belgique. Peut-on dès lors imaginer que le football américain et le flag football brillent autant que le hockey ? D’un point de vue du palmarès, difficile de faire mieux que les Red Lions quand on sait qu’ils ont été champions d’Europe, champions du monde et champions olympiques. Malgré tout, on ne perd rien à y croire, le sport nous ayant montré maintes fois par le passé qu’il ne faut surtout pas s’empêcher de rêver…