Situation ubuesque au Conseil communal de la Ville de Mons. À la suite de nombreux Conseils ayant fini aux petites heures (deux, trois voire quatre heures du matin), la majorité PS – Ecolo prend une décision radicale : avancer l’heure d’ouverture de ceux-ci à… Quatorze heures au lieu de dix-huit. Une nouvelle organisation que les autorités communales incombent à l’attitude de l’opposition MR, dont les interventions rendraient les Conseils beaucoup trop longs.
Dans toutes les communes, les Conseils communaux commencent en effet habituellement aux alentours de dix-huit heures. Il faut rappeler que ses membres ne sont pas des élus à temps plein et que la plupart d’entre eux exercent donc un autre métier durant la journée, que ce soit dans le secteur public ou dans le privé. Mais à Mons, il serait devenu impossible de concilier la fonction de conseiller communal avec une autre activité : "la durée excessive des Conseils communaux montois impacte durement le travail des conseillers communaux et remet en cause leur capacité à exercer leur profession ou à exercer correctement leur mandat de conseiller" explique ce mercredi la Ville dans un communiqué. "Certains conseillers sont agriculteurs ou infirmiers indépendants, et doivent se lever à 5h30 du matin pour commencer leur travail" peut-on également lire.
Une évolution que la majorité fait remonter à… 2016 et le renvoi des libéraux dans l’opposition. "Traditionnellement, dans la plupart des communes, un seul représentant exprime l’opinion de son groupe sur un sujet inscrit à l’ordre du jour. Problème, à Mons, le groupe MR/Mons en mieux ne s’organise pas pour qu’un seul de ses représentants exprime la position du groupe. Il est habituel que 3, 4, voire même 5 conseillers du groupe s’expriment sur le même point, le plus souvent pour répéter la même chose !" se désole la majorité montoise. Une situation difficilement maîtrisable puisque, selon la loi, un conseiller communal peut parler aussi longtemps qu’il le souhaite dans le cadre d’un point inscrit à l’ordre du jour.
Après plusieurs tentatives pour trouver une manière de raccourcir les débats par la négociation entre chefs de groupe, décision a donc été prise d’avancer les conseils communaux de pas moins de quatre heures, pour espérer terminer dans des créneaux horaires plus décents. Un changement que la majorité justifie également par le coût qu’entraînent les heures supplémentaires du personnel communal nécessaire aux débats et par la volonté de permettre aux citoyens qui le souhaitent d’assister aux débats en direct, par le biais de la retransmission sur YouTube.
Reste que des séances programmées à quatorze heures peuvent, elles aussi, être difficilement compatibles avec une activité professionnelle. Raison pour laquelle le communiqué de la Ville précise : "les conseillers communaux, qu’ils travaillent dans le public ou le privé, pourront bénéficier d’un congé politique, conformément à la loi". Non sans ajouter que cette nouvelle organisation devra faire l’objet d’une évaluation dans le futur. L’occasion d’un nouveau débat à rallonge pour les quarante-cinq conseillers communaux montois ?