Hainaut

Mons 2015: Jacques Du Broeucq, deuxième artiste de la Renaissance mis à l'honneur

Le châtelet de Boussu, signé Jacques Dubroeucq , récemment restauré

© Manu Delporte

Jacques Du Broeucq (1500-1584), architecte et sculpteur, surnommé parfois le Michel Ange du Nord, a mis du temps à être connu et reconnu pour son talent.

C'était pourtant un artiste que se disputaient les plus grands de ce monde au XVIème siècle. Maitre-artiste de l’empereur Charles Quint, grand ami de Marie de Hongrie, protégé par les chanoinesses, il a travaillé pour les plus grands, s’est inspiré des plus grands et en a sans aucun doute inspiré quelques-uns aussi.

"Le problème de Jacques Dubroeucq, architecte, c’est que ses œuvres ont toutes été détruites, parfois même de son vivant ", explique Marcel Capouillez, historien spécialiste de Jacques Du Broeucq " le palais de Binche est bombardé par Henri IV en 1554 et il est pratiquement en ruine, la résidence de chasse de Mariemont de Marie de Hongrie, elle est vraiment détruite mais avec la volonté du roi Henri II de se venger de Marie de Hongrie et le château de Boussu va subsister naturellement au XVII et début du XVIII mais il est démoli en 1810, mais à partir du XIX ième où tous les lettrés des cercles archéologiques et bourgeois portent un intérêt aux artistes, aux architectes et aux sculpteurs, il ne reste plus rien de Jacques Du Broeucq architecte, à part le châtelet de Boussu qui a été transformé pour en faire une résidence."

Tout ça ne s’arrangera pas vraiment ensuite, car il aura fallu la pugnacité d’un passionné comme Marcel Capouillez pour sauver ce qu’il reste du châtelet des griffes d’un promoteur privé.

Le château de Boussu, parfois surnommé le Fontainebleau belge, était et reste pourtant un chef d’œuvre. La première pierre fut posée le 24 mars 1539. Elle se trouve aujourd’hui dans les sous-sols du Châtelet. Le château qu’on peut découvrir encore entier sur une gouache réalisée au début du XVII ème faisait alors 100 mètres de côté, avec des galeries ouvertes sur une cour centrale, des tours carrées, 300 chevaux pouvaient se tenir dans les écuries….

L’exposition qui s’ouvre à Boussu ce weekend racontera aussi le Du Broeucq spécialiste de l’art architectural éphémère. La Renaissance, c’est l’époque de fastueux banquet "et Dubroeucq a inventé par exemple des tables qui descendaient du plafond, elles étaient couvertes des plats d’un service, lorsqu’elles arrivaient à hauteur des convives, une fois les plats terminés, les tables descendaient dans le sol, et dans un nuage de bruits, d’éclairs et de grêles de dragées de sucre, arrivait alors par le plafond une autre table couverte des plats du menu suivant…. C’était comme cela que Marie de Hongrie recevait Charles Quint à Binche et on découvrira tout ça dans l’exposition ouverte jusqu’au 13 décembre."

Les visiteurs qui se rendent à l’expo "Un banquet à la Renaissance" pourront dans le même temps se rendre à la chapelle funéraire des Seigneurs de Boussu.

Ce weekend, le parc du château sera aussi le théâtre d’un fastueux banquet, élaboré sur base d’un menu de Lancelot de Casteau, un des premiers chefs coq à avoir écrit un livre de recettes de cuisine. Les convives pourront entre autre déguster une tourte au melon, un chapon en potage, et de la carpe à cervoise dans un décor presque d’époque, au son de la musique de Roland de Lassus.

La collégiale Sainte-Waudru ne sera pas en reste. Elle abrite de magnifiques sculptures en albâtre et bas-relief de Jacques Du Broeucq. Ils seront à découvrir via un parcours-découverte sur tablette qui réservera de bien belles surprises.

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