La commune de Molenbeek a brusquement démarré ce mercredi matin l’évacuation d’un centre d’accueil de 438 demandeurs d’asile. L’opérateur fédéral Fedasil refuse de coopérer à l’expulsion et qualifie la décision de la bourgmestre Catherine Moureaux (PS) "d’inhumaine".
Ce bâtiment, un ancien home situé Avenue François Sebrechts, a été ouvert dans la foulée de la guerre en Ukraine, pour permettre de faire face à l’afflux de réfugiés en provenance de ce pays. Mais quelques mois plus tard, Fedasil a commencé à héberger aussi sur place des réfugiés en provenance d’autres pays, faisant du bâtiment un centre d’accueil de plus longue durée.
Ces personnes sont totalement innocentes et sont victimes d’une situation qui n’a rien à voir avec elles. C’est inhumain
Les tensions ont alors commencé avec la commune de Molenbeek. "L’installation d’un deuxième centre Fedasil, dans le home Sebrechts, s’est faite au mépris total de la situation socio-économique et financière difficile de Molenbeek. Cette installation s’est faite également à l’encontre des règlements urbanistiques en vigueur à Bruxelles", indique la bourgmestre Moureaux dans un communiqué. Molenbeek a d’ailleurs porté l’affaire en justice et a eu gain de cause fin de l’année dernière, en première instance et en appel. Le centre d’accueil devait être évacué. Mais entre-temps, Fedasil a de nouveau demandé un permis d’urbanisme pour régulariser la situation et donner une nouvelle destination à l’ancienne maison de repos. "Le permis d’urbanisme est en cours de traitement par la région", précise Mieke Candaele, directrice de la communication de Fedasil. "Mais entre-temps, une situation totalement dangereuse se crée. Nous devons résoudre cela, mais pas de cette manière. Nous faisons des efforts permanents pour entrer en dialogue avec la commune et la bourgmestre. Je n’ai jamais rien vécu de tel en vingt ans d’existence de Fedasil. Ces personnes sont totalement innocentes et sont victimes d’une situation qui n’a rien à voir avec elles. C’est inhumain".