Ce sera le hall des sports Amal ! Le choix des Molenbeekois s’est porté sur le prénom d’Amal Amjahid, l’octuple championne d’Europe et du Monde de Ju-jitsu, grande figure locale du haut de son mètre 59.
Pendant plusieurs semaines, la population était appelée par la commune à choisir le nom du futur équipement en cours de d’achèvement au quai des Charbonnages, près de la place de l’Yser. Un important projet lancé il y a 10 ans, représentant un investissement de 12 millions d’euros comprenant salle omnisports, salle de boxe, crèche de 84 places, cafétéria, salle polyvalente… Un lieu d’échanges, un phare sur le canal.
Plusieurs propositions étaient sur la table : Truss, M-Sport, M-Hall, Espoir et Amal. Massivement (850 sur 1700), les Molenbeekois ont opté pour Amal. Un prénom qui rime avec canal, celui qui longe l’infrastructure qui doit être inaugurée avant l’été. Un prénom qui signifie "espoir", en arabe. "Un beau signal pour les sportives au féminin partout en Belgique", note la bourgmestre Catherine Moureaux (PS).
C’est touchant, c’est une belle reconnaissance
"J’ai été vraiment surprise quand j’ai appris la nouvelle", réagit auprès de la RTBF celle qui jouit du statut de sportive de haut niveau. "Je ne m’y attendais pas. Je suis émue. Qu’autant de personnes aient choisi mon prénom, c’est touchant et c’est une belle reconnaissance."
Ce choix a une valeur symbolique "en tant que sportive de haut niveau, que femme, dans un sport qui n’est pas très connu." Le message est fort, également, car il rappelle un parcours de vie hors-norme "pour moi qui a grandi à Molenbeek, a été à l’école à Molenbeek, m’entraîne à Molenbeek. Quand on prend du recul et qu’on analyse ce trajet, on se dit que c’est impressionnant. Tout cela, ces titres de champions de monde et d’Europe, n’a été possible aussi que grâce au soutien et l’aide de plusieurs personnes. Tout est possible dans la vie. On peut partir de rien, évoluer… Mais il faut patienter surtout et faire preuve de persévérance."
Amal Amajahid espère que cette salle permettra de propulser d’autres Amal. "Je fais régulièrement le tour des salles. Je vois qu’il y a un beau potentiel. Ces futurs champions ont besoin de soutien. Cette infrastructure peut les aider." Y posera-t-elle son équipement ? La question ne se pose pas encore pour celle qui termine actuellement un Master en ingénierie et action sociales tout en s’entraînant malgré les contraintes Covid.