Belgique

Mobilier du Parlement wallon : l’ancien greffier réagit

© Tous droits réservés

Par Thomas Gadisseux et Baudouin Remy

Frédéric Janssens a transmis à la RTBF un communiqué estimant que les éléments parus hier dans Le Soir et relayé sur nos antennes mettent en cause " sa probité et son intégrité ". Ces nouvelles révélations pointent un marché public, d’un montant de 2,35 millions d’euros, remporté par une société namuroise pour l’ameublement de la nouvelle Maison des parlementaires à Namur. La société Behrin aurait fait face à une maigre concurrence, l’appel d’offres ayant été taillé sur mesure pour elle.

Nous avons consulté cet appel d’offres, il est bel et bien signé par Frédéric Janssens. Preuve qu’il est un des personnages au cœur de ce dossier.

L’ancien greffier précise quant à lui, "qu’il n’a pas pris part à la réunion du 2 mars 2020 visant à organiser le marché du mobilier de la Maison des parlementaires et n’a dès lors pas signé le procès-verbal de la réunion pas plus qu’il n’en a eu connaissance". Il n’a jamais été mentionné que Frédéric Janssens a participé à cette réunion. Le Soir évoquait la présence "d’agents du greffe". Nos confrères épinglaient cet élément succulent car le PV de la réunion précisait le côté 'touchy' du dossier. "En effet, le mobilier de prestige destiné à la Maison de la présidence pourrait entraîner une controverse médiatique sur l’utilisation de l’argent du contribuable", peut-on lire dans le procès-verbal.

Frédéric Janssens fait également mention du jury qu’il n’a "ni présidé, ni co-présidé". Là aussi, les différents articles de presse n’ont pas fait mention de sa présence dans le jury. Ce que les révélations du Soir mettent surtout en lumière, ce sont les contacts présumés entre la société Behrin et les autorités du Parlement wallon. La société namuroise a été contactée avant tout le monde, avant l’appel d’offres donc, pour fournir les descriptifs techniques des meubles. Ce qui aurait truqué le jury… car l’appel d’offres était taillé sur mesure, pour une seule société.

Selon une de nos sources, une réunion d’exposition de mobilier s’est tenue en janvier 2021, avant la passation du marché, dans laquelle étaient présents le greffier et le président du parlement de l’époque. Lors de cette présentation, le mobilier a été choisi et il a été demandé qu’on fasse le nécessaire pour que les procédures soient respectées sur base de leurs choix. En gros, il fallait que la société Behrin remporte le marché, sans recours possible.

Contactés, les deux intéressés Frédéric Janssens et Jean-Claude Marcourt ne veulent pas commenter ces éléments.

Toujours dans son communiqué de ce vendredi matin, l’ex-greffier précise que "le marché a été publié et attribué par le Bureau du Parlement". C’est en effet tout le malaise que suscite à nouveau cet énième rebondissement de la saga politico-judiciaire du Parlement wallon. Parmi les différents membres du bureau, qui savait quoi à quel moment ? Un Bureau du parlement est convoqué ce 15 mai.

Par ailleurs, Frédéric Janssens "s’étonne des amalgames et des constantes mises en cause de l’action qu’il a menée pendant 13 ans". Pour rappel, le Bureau du Parlement wallon a ouvert un dossier disciplinaire contre Frédéric Janssens, suspendu depuis septembre à la suite de plaintes pour harcèlement et pour sa gestion des dépenses de l’assemblée. Une information judiciaire a été ouverte pour les faits présumés de harcèlement, une autre sur l’attribution suspecte d’un marché public à une société informatique.

Sur le même sujet (extrait JT du 04/05/2023)

Parlement de Wallonie : Un coûteux mobilier qui pose question

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Tous les sujets de l'article

Articles recommandés pour vous