Départ imminent pour Thomas Pesquet et la mission Alpha! L'astronaute français deviendra ce vendredi le premier Européen à embarquer à bord d’un vaisseau de Space X vers la Station Spatiale Internationale. Cette mission donnera lieu à une centaine d'expériences scientifiques. Avec quels objectifs? Pour y répondre sur le plateau de CQFD: Pierre-Emmanuel Paulis, instructeur à l'Euro Space Center et président de la Mars Society Belgium et Hervé Caps, professeur de physique à l'ULiège.
Plus un camping qu'un l'hôtel de luxe
Le départ de Thomas Pesquet et les trois autres astronautes vers la Station Spatiale Internationale ("ISS") a été reporté à vendredi, 11h49 heure belge, en raison de la météo. Dans quelles conditions s'effectuera cette nouvelle mission? "Ce sont des conditions de vie très rudimentaires, qui tiennent plus du camping que de l'hôtel de luxe", répond Pierre-Emmanuel Paulis qui relève aussi "tous les mois de préparation précédant, faisant que les astronautes sont très loin de leur famille, qu'ils ne voient plus personne, et n'ont plus de contacts avec leurs proches. Et puis... Ils partent pour six mois".
L'instructeur à l'Euro Space Center rappelle aussi que l'ISS comptera 11 astronautes avec ce nouvel équipage: "dans un espace réduit, ils vont vraiment être l'un sur l'autre. Les astronautes travaillent énormément. La journée commence par un briefing par le commandant de bord et un rapport avec les différents centres de contrôle. Et puis chaque astronaute vaque à ses occupations dans son module. Thomas va travailler dans le module européen Columbus, les Russes chez les Russes, etc." Il faut ajouter les modules des agences spatiales américaine, canadienne et japonnaise. "Parfois ils ne se voient pas de la journée", précise Pierre-Emmanuel Paulis.
Thomas Pesquet, astronaute et plombier
Plusieurs expérimentations dans l'espace sont au programme de cette mission Alpha qui vise aussi à entretenir la station elle-même, vieillissante. "Il y a aussi des sorties extravéhiculaires improvisées, car il y a parfois des pannes qui surviennent à l'extérieur", ajoute le président de la Mars Society Belgium.
"Lors de sa première mission Proxima, Thomas Pesquet a dû réparer les toilettes qui ne fonctionnaient pas. Il faut alors se transformer en plombier, en plus du travail quotidien et scientifique [...] Les astronautes doivent aussi pouvoir donner les premiers soins, intervenir en cas d'incendies et de problèmes".
L'apesanteur, un laboratoire privilégié
Observer comment les astronautes dorment dans l'espace, faire pousser une plante, ou encore étudier les "blobs", quel intérêt présentent les expériences scientifiques menées en apesanteur? Si sur terre, c'est la gravité joue, dans l'espace, "le laboratoire permet - comme des laboratoires étudiant des particules élémentaires, de faire des expériences en s'extrayant de cette action gravifique", explique Hervé Caps: