À seulement 21 ans, Glawdys Agnoko s’est fait une place de choix dans le milieu très masculin du rap au Togo, avec des textes engagés pour les droits des femmes.
"Si je poste #MeToo, y’aura personne pour tomber des nues ; Gio m’a dit 'Alors, t’as finalement buzzé ?'. J’ai dit non, ils attendent toujours que je poste des nudes." Avec ce texte, Milly Parkeur est l’une des rares voix africaines à s’approprier le mouvement #MeToo, ce hashtag par lequel des femmes, majoritairement occidentales, ont pris la parole il y a un an pour témoigner de harcèlement sexiste et d’agressions sexuelles. "#MeToo n’a pas eu d’impact au Togo. Encore faudrait-il avoir accès à internet, savoir ce qu’il se passe en occident pour en parler. Mais le harcèlement, c’est quelque chose que la majorité des Togolaises vivent au quotidien", analyse la rappeuse d’à peine 22 ans.
Glawdys Agnoko, de son vrai nom, détonne dans le milieu du rap au Togo, avec ses textes évoquant le consentement sexuel et les grossesses précoces en milieu scolaire. Un ovni ? Elle rit : "On peut dire que je me distingue, je fais pas du ‘yo yo yo’. Quand je rappe, la majorité du temps, c’est pour véhiculer un message". Dans sa chanson "Toi et moi contre le monde", Milly Parkeur raconte ainsi l’histoire d’Aline, une lycéenne qui tombe enceinte d’un petit ami plus âgé, qui lui demande d’avorter. Mais l’opération se passe mal et Aline perd ses deux jambes.