Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a qualifié dimanche la crise des migrants à la frontière entre Pologne et Biélorussie, frontière orientale de l’UE, de "plus grande tentative de déstabilisation de l’Europe" depuis la guerre froide.
Le président biélorusse Alexandre "Loukachenko a lancé une guerre hybride contre l’UE. C’est (la) plus grande tentative de déstabilisation de l’Europe depuis 30 ans. La Pologne ne cédera pas au chantage et fera tout pour défendre les frontières de l’UE", a déclaré M. Morawiecki sur Twitter.
Plus tard dans la journée, le chef du gouvernement polonais rencontrera ses homologues des États baltes – dont deux ont également une frontière commune avec la Biélorussie – pour discuter de la crise, avant de se rendre dans d’autres capitales européennes cette semaine.
L’Occident accuse la Biélorussie d’avoir créé artificiellement la crise en faisant venir des candidats à l’immigration – principalement du Moyen-Orient – et en les amenant à la frontière en leur promettant un passage facile dans l’Union européenne.
La Biélorussie a démenti cette accusation, reprochant plutôt à l’UE de ne pas accueillir les migrants.
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré vendredi à la BBC qu’il était "absolument possible" que ses forces aient aidé des personnes à passer dans l’UE, mais il a nié avoir orchestré l’opération.
"Nous sommes des Slaves. Nous avons du cœur. Nos troupes savent que les migrants vont en Allemagne… Peut-être que quelqu’un les a aidés", a-t-il déclaré. "Mais je ne les ai pas invités ici".
Bien que certains signes indiquent que la crise s’apaise un peu, les gardes-frontières polonais ont signalé dimanche de nouvelles tentatives de passage, notamment par un "groupe très agressif d’une centaine" de migrants.
Les migrants ont tout abandonné dans leur pays, dépensant des milliers de dollars pour se rendre en Bélarus avec des visas touristiques, déterminés à atteindre l’UE. Selon les médias polonais, au moins 11 migrants sont morts depuis le début de la crise, cet été.