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Michel Serrault, du rire aux larmes, des larmes au rire

Michel Serrault and Jane Birkin, guests of Michel Drucker's Vivement Dimanche TV show in Paris, France on December 12th, 2002.

© 2011 Gamma-Rapho

Par Viva+ via

Le 27 janvier 1980, Pierre Tchernia, présentateur sur la chaine télé de la RTBF, de l’émission humoristique en public : " Zygomaticorama " reçoit l’acteur français, Michel Serrault. D’emblée, le spectateur ressent entre les deux protagonistes, une franche complicité. Et ça s’explique. Pierre Tchernia est le premier réalisateur à avoir confié à Serrault un premier grand rôle au cinéma, dans la comédie sortie en 1972, " Le viager ". Le comédien y joue aux côtés d’acteurs déjà reconnus comme Claude Brasseur ou Michel Galabru. Cette collaboration unira les deux hommes pendant de longues années. Et d’ailleurs l’interview menée par Pierre Tchernia concernant la pièce de théâtre de Jean Poiret adaptée au cinéma, " La cage aux folles ", tourne en sketch.

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Actors Jean Poiret And Michel Serrault In 1950S -
Michel Serrault publie son autobiographie.

Michel Serrault est né le 24 janvier 1928 à Brunoy, dans l’Essonne. Aussi curieux que cela puisse paraître, adolescent, Michel pensait avoir trouvé sa vocation dans la religion. Le prêtre de sa paroisse, le père Van Hamme l’en dissuade, ayant constaté que le jeune homme était plus doué pour jouer la comédie que pour réciter des paters. Michel suit donc la voix du seigneur, enfin de la sagesse de l'abbé et s’inscrit au conservatoire où il est refusé au bout de deux années d’études. Qu’à cela ne tienne, il tente sa chance et joue au théâtre des pièces de Molière, notamment dès 1946. Au début des années 50, il rencontre Jean Poiret avec qui il preste en duo dans les cabarets parisiens. Ils interprètent un sketch de Jerry Scott, auteur américain de bande dessinée, spécialisé dans le comic strip. Michel Serrault se fait remarquer et obtient un rôle en 1954 dans " Ah ! Les belles bacchantes " de Jean Loubignac et dans " Les diaboliques " d’Henri-Georges Clouzot un an plus tard. Michel Serrault n’en oublie pas ses premières amours qui le mènent régulièrement sur les planches avec son ami Jean Poiret. Au cinéma, il enchaîne aussi les rôles dans des comédies potaches. Mais en 1972, Pierre Tchernia lui offre un premier grand rôle dans " Le Viager ". Cette même année, Etienne Périe le sollicite et le dirige dans le film " Un meurtre est un meurtre ". Michel Serrault y incarne un commissaire de police peu scrupuleux, prêt à tout pour trouver l’assassin. Enfin ! Serrault n’est plus cantonné à des rôles dans des comédies de série B. Il a prouvé qu’il pouvait passer du rire aux larmes, de la tendresse à la cruauté.

Zaza et Renato

En février 1973, Jean Poiret crée au Théâtre du Palais Royal, la pièce " La cage aux folles ". La comédie qui met en scène Albin ou " Zaza ", vedette d’un spectacle de travestis et de son patron et compagnon, Renato est un triomphe. Michel Serrault  passe du statut d’acteur à celui de vedette. Il incarne Zaza sur les planches pendant cinq ans tout en menant de front sa carrière cinématographique. On le voit en étrangleur de femmes dans " L’ibis rouge " de Jean-Pierre Mocky en 1975 avec deux autres Michel, Simon et Galabru. Il joue en 1978, un banquier malhonnête dans " L’argent des autres " drame de Christian de Chalonge qui sera récompensé des César du meilleur film et de la meilleure réalisation. On constate que depuis la perte de sa fille Caroline dans un accident de voiture en 1977, l’acteur penche pour des rôles plus tragiques. C’est toutefois l’adaptation au cinéma par Edouard Molinaro de la pièce de Jean Poiret,  " La cage aux folles " qui lui vaut en 1979, le César de l’interprétation masculine.

On the set of La cage aux folles
On the set of La cage aux folles © Tous droits réservés

Les années 80 et les suivantes sont riches de propositions de tournage pour Michel Serrault. En 1981, il incarne un notable accusé du viol et du meurtre d'une petite fille dans "Garde à vue" de Claude Miller. Pour son interprétation aux côtés de Lino Ventura, il reçoit son deuxième César. En 1983, on le voit, toujours sous la direction de Claude Miller, dans "Mortelle randonnée". En 1985, il incarne l'inspecteur Stanitand dans le long-métrage de Jacques Deray, "On ne meurt que deux fois". Dix ans plus tard, soit en 1995, il décroche un troisième César pour son interprétaion dans le dernier film de Claude Sautet, "Nelly et Monsieur Arnaud", aux côtés d'Emmanuelle Béart. Cette année-là, il renoue aussi avec la comédie dans "L'amour est dans le pré", avec aussi Eddy Mitchell. Par la suite, Mathieu Kassovitz lui fait endosser le manteau d'un tueur dans "Assassin(s) tandis que Christian Carion le transforme en agriculteur un peu aigri dans "Une hirondelle fait le printemps" avec Mathilde Seigner. Bref, depuis ses débuts au cinéma en 1954, Michel Serrault n'a jamais cessé de tourner , même parfois plusieurs films par an. Son incroyable talent lui a permis de tout jouer. A son actif, on compte plus de 150 films. Une belle carrière qui lui a ouvert les portes de la postérité. Michel Serrault est décédé le 29 juillet 2007, à l'âge de 79 ans. 

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