Basket NBA

Michael Jordan a 60 ans : 8 moments mythiques qui ont fait sa légende

Michael Jordan a 60 ans : 10 moments mythiques qui ont fait sa légende

© RTBF avec agences

Ce vendredi 17 février, Michael Jordan fête ses 60 ans. L’occasion pour nous de revenir sur les moments les plus mythiques en carrière d’une des plus grandes légendes vivantes du basket. Et ils sont nombreux. On a dû faire des choix.

Entre un buzzer beater pour l’histoire, un match dantesque alors qu’il était malade, un concours de dunks légendaire, nous en avons finalement sélectionné huit. Plongée dans la carrière exceptionnelle de His Airness. Bon voyage.

8) "C’était Dieu déguisé en Michael Jordan"

Loading...

20 avril 1986. Drafté en 1984, Michael Jordan n’en est qu’à sa 2e saison en NBA. Pourtant, le jeune gars de 23 ans qu’il est veut déjà se faire un nom dans la Grande Ligue. Et il en a les moyens. Parce que même s’il n’est pas encore l’exceptionnel leader qu’il va devenir, il n’en reste pas moins un formidable scoreur. Capable de prendre feu. De partout. Contre n’importe qui.

Ce soir-là, ce sont les Boston Celtics qui en font l’amer constat au premier tour des play-offs. Pourtant, des défenseurs de renom, ils en ont, les Celtes. Mais personne ne parvient à stopper le TGV Jordan. Sans même tenter un seul trois points, MJ lance un festival. Fade-aways, lay-ups acrobatiques, jumpers à mi-distance, il fait vivre un vrai calvaire à la défense adverse. A l’arrivée, l’addition est salée : 63 points (!), 6 assists, 5 passes. A ce jour, 37 ans plus tard, ces 63 points constituent toujours un record en play-offs.

Davantage coutumier des punchlines et du trashtalk, même Larry Bird y va de son compliment : "Je ne pensais pas que quelqu’un pourrait faire ce que Michael nous a fait. Il est le joueur le plus excitant, le plus incroyable dans le basket aujourd’hui. Je pense que c’était juste Dieu déguisé en Michael Jordan."

Une comparaison qui rentrera dans les annales. Parce que ce soir-là, Jordan avait réellement des allures de Dieu vivant. Même si, au final, il se fera éliminer par ces mêmes Celtics, lancés vers le titre, quelques jours plus tard.

7) Un Slam Dunk Contest mythique

Loading...

6 février 1988. Bal des légendes au All-Star Game. Comme tous les ans, place au Dunk Contest, où les meilleurs athlètes de la planète s’affrontent. En finale, deux maîtres en la matière. Dominique Wilkins, surnommé "The Human Highlight" et vainqueur du concours en 1985 et Michael Jordan, tenant du titre.

Les spectateurs présents ne le savent pas encore mais le concours va devenir dantesque. Après deux dunks sur trois, Wilkins est devant, 100 à 97. Il ne lui faut donc plus que 48 points pour asseoir sa victoire. Il s’élance, claque un moulin à vent stratosphérique à deux mains qui résonne dans toute la salle. Monstrueux. Mais le jury ne l’entend pas de cette oreille et ne lui attribue qu’un 45… alors que le dunk aurait sans doute mérité mieux.

Le public de Chicago retient son souffle. Tension maximale. Alors que le concours semblait plié, le "mauvais" score de Wilkins ouvre une ultime fenêtre de tir à l’enfant de la maison, Michael Jordan.

Jordan jette un dernier regard à son public. Puis s’élance. Balle en main, il avance, dépasse vite la ligne médiane. Son dernier appui, il le fait sur la ligne des lancers-francs. Avant de s’envoler en l’air pendant une fraction de secondes… qui semblent durer une éternité. Le dunk est rageur, puissant, diablement réussi. D’un saut venu d’ailleurs, il électrise toute la salle et devient l’icône de l’une des photos les plus mythiques de l’histoire NBA. Celle où on le voit planer en lévitation entre la ligne des lancer-francs et l’arceau. Le jury est unanime : 50/50. Au bout du suspense, Jordan dépasse son rival d’un soir et s’adjuge un 2e concours de dunks consécutif.

6) The Shrug Game : un haussement d’épaules devenu culte

Loading...

3 juin 1992. Tension maximale. Une fois de plus. Game 2 des Finales de 1992 face aux Blazers d’un certain Clyde Drexler, l’homme qu’on oppose souvent à Jordan. Même poste, même style de jeu. L’occasion est donc parfaite pour l’insatiable Jordan de prouver que c’est bien lui le patron.

Boosté par l’enjeu, il ajoute, l’espace d’un soir, une nouvelle corde à son arsenal offensif : le tir à trois points qui est, à l’époque, loin d’être sa spécialité. Sauf que face aux Blazers, c’est bien de loin qu’il prend feu. D’un coup, se surprenant même presque lui-même. Une, deux, trois, les banderilles de loin pleuvent. "Les 3-points étaient comme des lancers francs" confiera-t-il même, dans son franc-parler habituel, après la rencontre.

En tout, il plantera 6 trois points consécutifs et battra le record du nombre de points inscrits en une mi-temps dans des Finales (35). Mais plus que ce record, c’est la célébration de Jordan qui rentrera dans l’histoire. Après son 6e trois points, il se retourne vers la table de marque (et son banc) en levant les bras et en haussant les épaules d’un signe interrogateur comme pour montrer que même lui ne comprend pas ce qu’il se passe. "Le Shrug Game" (haussement d’épaules) est né. L’un des moments les plus mythiques d’un Jordan qui filera ensuite vers son 2e titre consécutif avec les Bulls.

5) "Welcome to the NBA" : punchlines d’anthologie à Dikembe Mutombo

23 novembre 1991. Pour une fois, c’est en saison régulière que Jordan marque les esprits. Parce qu’en plus du gagnant invétéré, il est un diabolique trashtalkeur qui n’en rate pas une pour épater la galerie et narguer ses adversaires. Ce jour-là, c’est le rookie Dikembe Mutombo qui le met au défi en plein match : marquer un lancer-franc les yeux fermés.

Evidemment, Jordan s’exécute. "Il est pour toi celui-là, Mutombo" glisse-t-il en souriant avant de concrétiser son lancer-franc les yeux fermés. En revenant vers son banc, il toise Mutombo et lui assène un désormais mythique : "Welcome to the NBA."

La rivalité entre les deux hommes (qui s’apprécient) ne s’arrête pas là. Quelques années plus tard, Mutombo fait l’erreur de rappeler à Jordan qu’il n’a jamais osé lui dunker dessus. Evidemment, Jordan s’exécute une nouvelle fois. Dunk monstrueux sur la tête de son adversaire. En revenant vers son banc, il brandit son index, imitant laconiquement le gimmick préféré de son adversaire.

Mutombo, l’arroseur arrosé, ne peut que constater les dégâts.

4) Father’s Day Title : "Il est pour toi, papa"

Loading...

16 juin, 1996. L’un des moments les plus émouvants de la carrière de Michael Jordan. Ou en tout cas des plus symboliques. Pour mieux comprendre, il faut revenir quelques années plus tôt, le 23 juillet 1993, date où James Jordan, son père, se fait froidement assassiner sur une aire de repos. Orphelin de son plus fidèle allié, Jordan met des mois à s’en remettre. Revenu sur les parquets après deux ans de pause pour se consacrer au baseball, il se met en tête de gagner un nouveau titre. En hommage à son père.

Un objectif qui devient très vite une obsession. Le 16 juin 1996, c’est finalement le grand jour. En mission, Jordan tient tête aux Supersonics et s’offre un 4e titre avec les Bulls au terme d’un Game 6 maîtrisé. Dès le buzzer final, il s’écroule, submergé par l’émotion. Il est vite entouré par ses coéquipiers qui saisissent la symbolique. "Il est pour toi celui-là, papa" criera Jordan dans la foulée.

Un titre acquis d’une main de maître. Le 16 juin. Date de la fête des pères. La boucle est bouclée.

3) The Flu Game : plus fort que la pizza avariée

Loading...

11 juin 1997. Ce qui est fou avec Michael Jordan c’est que la plupart de ses plus grands moments surviennent en play-offs. Preuve qu’il sait se transcender dans les grands moments. Pourtant, une fois n’est pas coutume, ce 11 juin 1997, Jordan n’est pas dans son assiette. Loin de là même. La faute à une pizza pas fraîche et à une intoxication alimentaire qui le cloue au lit toute la nuit.

Malade pendant 24 heures, déshydraté, il rate deux entraînements et perd plusieurs kilos. Certains racontent même qu’il aurait volontairement été empoisonné. Comme il le dirait au commun des mortels dans ces cas-là, le médecin du club lui déconseille de fouler le parquet. Mais Jordan n’est décidément pas fait du même bois que les autres.

Forcément, Chicago est empêtré dans une bataille des tranchées face à Utah en Finale (2-2) et ce Game 5 pourrait donc faire pencher la balance d’un côté comme de l’autre. Jordan ne veut donc rater cela sous aucun prétexte. Chancelant, il débarque au Delta Center quelques heures avant la rencontre.

Et même s’il est titulaire, on sent qu’il n’est pas à 100%. Plus lent dans ses courses, il cherche son souffle à la moindre occasion. Après un quart, Chicago est mené (-13) et Jordan ne pointe qu’à 4 points. Mais à l’orgueil et au courage, Jordan repousse même la plus tenace des maladies. Il monte en régime, trouve doucement son rythme malgré d’intenses nausées qui le rongent toujours et termine finalement à 38 points. Dans les dernières secondes, il entérine même le come-back de son équipe en plantant le panier de la victoire.

Preuve que même malade, Jordan reste au-dessus de la mêlée. Après la rencontre, il s’écroulera dans les bras de Scottie Pippen, son lieutenant. Incapable de marcher, à bout de forces.

Loading...

2) The Shot : Elho, it's me, Jordan !

7 mai 1989. A l’époque, Michael Jordan n’a que 26 ans. En 1989, il est sevré de titres, martyrisé par les Celtics ou les Pistons, pour ne citer qu’eux. Le revoilà au 1e tour des play-offs, opposé à des Cavaliers plus que tenaces. Les deux équipes étant à égalité après 4 matches et le 1e tour des PO se jouant à l’époque au meilleur des cinq matches, ce Game 5 est une balle de match pour les deux équipes.

Jordan en est conscient. Il veut se qualifier. Et surtout, marquer le match de son empreinte. Mais il est tenu de près, de très près par son chien de garde, l’excellent défenseur Craig Elho. Pourtant, il en fait de la chair à canon, rendant complètement fou le pauvre Elho du haut de ses 44 pts, 9 rbds et 6 pds.

Alors pourquoi ce match est-il si haut dans notre classement ? Parce qu’il tombe dans une dramaturgie exceptionnelle dans le dernier quart-temps. Ce même Elho se rappelle au bon souvenir de Jordan en plantant un panier importantissime à trois secondes de la fin. Il pense donner définitivement l’avance aux Cavaliers.

Mais le dernier mot est pour Jordan. Qui raffole de ces moments à couteaux tirés. Remise en jeu pour les Bulls. Deux hommes sur Jordan. Il fait mine d’aller à droite et met un défenseur dans le vent en optant finalement pour la gauche. 3 secondes à jouer. Dernier tir. Elho, encore lui, revient bien et parvient à lui mettre une main devant le visage. Mais ça ne suffit pas. Jordan s’élève et plante le panier de la victoire. À la toute dernière seconde. "Vu le déroulement du match, je pensais que ce shoot allait rentrer. J’ai vu la trajectoire du ballon et je savais qu’il allait y aller mais je continuais de prier pour qu’il touche le cercle et qu’il ressorte ou quelque chose comme ça" confiera le malheureux Elho après coup.

Les Bulls sont qualifiés. Et la vision des gens autour du "cas" Jordan change enfin. Il n’est plus seulement un formidable joueur, parfois un peu soliste. Non, il sait gagner. Et il va le prouver à maintes reprises dans les mois qui suivront.

1) The Last Shot : le tir le plus mythique de l’histoire ?

14 juin 1998. L’un des moments les plus iconiques de l’histoire NBA, n’ayons pas peur des mots. Ce jour-là, les Bulls de Jordan ont une première balle de titre face au Jazz de Karl Malone et John Stockton. Ils mènent 3-2 et ne sont plus qu’à une victoire de leur troisième titre consécutif. Mais l’adversaire mormon est coriace et veut entretenir la flamme.

86-85 en faveur d’Utah à 20 secondes du terme. Balle aux Bulls. Balle évidemment dans les mains de Michael Jordan. Jusqu’à présent, MJ est à la hauteur de sa légende et a planté plus de la moitié des points de son équipe (43 sur 85). Il remonte le terrain et met son pitbull de défenseur, Byron Russell, à terre d’une feinte salvatrice et d’une… (légère) poussée. Faute ? Non, les arbitres ne sifflent rien. Jordan s’élève, droit comme un I, et déclenche un shot à mi-distance. Ficelle dans les dernières secondes !

Derrière, l’ultime tentative de John Stockton ne donne rien. Les Bulls sont champions pour la 3e fois consécutive. Jordan peut exulter. Il ne le sait pas encore mais c’est son dernier match avec les Bulls. Il quitte donc la franchise de Chicago sur un ultime tir qui offre le titre à la ville. Légendaire, absolument légendaire !

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous